Rim Bouguerra, journaliste au journal “Réalités” a reçu, vendredi 13 avril 2012, à deux reprises des menaces de morts à la suite des révélations dans un article publié dans son journal sur l'existence d'un trafic d'armes à Benguerdane dans le gouvernorat de Médenine. Dans son article qui a nécessité son déplacement sur le terrain à Benguerdane , Rim Bouguerra a été informée de l'existence d'entrepôts de stockages d'armes et d'un circuit permettant d'acheminer des armes de la Libye voisine et de les stocker dans cette ville frontalière avant de les écouler sur le marché noir. Des preuves tangibles d'un trafic d'armes La journaliste a rencontré une personne impliquée dans ce trafic qu'elle a désigné par les initiales de MA. Ce dernier lui a montré deux armes qu'elle a photographiées. Ces preuves récoltées pendant l'investigation prouvent la réalité de l'existence de ce trafic Après la sortie de l'article elle a reçu un premier appel téléphonique, vendredi 13 avril au matin, sur le numéro de l'administration du journal au cours duquel un inconnu lui a proféré des menaces de morts. Des menaces de mort à répétition L'après-midi elle reçoit un second appel mais cette fois-ci sur son portable en lui précisant qu'elle sera exécutée et décapitée qu'on allait s'en prendre à sa famille. Prenant au sérieux les menaces , Rim Biouguera s'est rendue au siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT) où elle a fait une déclaration. Le SNJT a, par le biais de sa présidente Nejiba Hamrouni, contacté le ministère de l'Intérieur pour l'informer de l'affaire. Un procès verbal a été rédigé dans la délégation de la Garde nationale de l'Ariana. Les autorités sécuritaires l'ont interrogée sur l'affaire lui demandant de leur décliner l'identité de ses sources ce qu'elle a refusé de faire en faisant prévaloir la droit de protéger ses sources. Une protection rapprochée Le ministère de l'Intérieur a décidé de dépêcher une patrouille pour surveiller la maison de la journaliste et lui fournir une protection rapprochée. La journaliste Rim Bouguerra a repris ses activités et s'est rendue , ce samedi 14 avril 2012, à son lieu de travail sous une protection rapprochée de forces de l'ordre. Soupçons de liens avec les camps d'entraînement en Libye Ce trafic d'armes qui semble sévir depuis de longs mois dans cette région est une conséquence directe, selon les analystes , du conflit en Libye et du phénomène de circulation des armes dans ce pays. Ces mêmes analystes hésitent pas à lier ce trafic aux camps entraînement de tunisiens qui existeraient en Libye et qui ont été révélé à la faveur des événements de Bir Ali Ben Khalifa au cours desquels des éléments armés d'obédiences islamistes se sont affrontés par les armes avec les forces de sécurité et de l'armée nationale.