Le projet de loi n°7 relatif aux dispositions exceptionnelles pour le recrutement dans la fonction publique pour l'année 2012 pour réduire le chômage, ouvre déjà une polémique avant son vote par l'Assemblée Nationale Constituante (ANC). En effet, Mahdi Ben Gharbia, député du courant réformateur au sein du Parti Démocrate Progressiste (PDP) à l'ANC a révélé les contradictions et les incohérences de cette loi dans une réunion qui a eu lieu le 14 juin 2012 à l'ANC. Le Gouvernement a annoncé le recrutement de 25.000 personnes à la fonction publique. Il était prévu que le recrutement concerne 300 personnes parmi les familles des martyrs de la Révolution, 3000 personnes parmi les familles des blessés de la Révolution et quelques milliers (entre 1000 et 9000) parmi les personnes qui ont bénéficié de l'amnistie générale. Tous ces recrutements se feront sans concours et seulement sur dossiers. De plus, le reste des postes à pourvoir sera attribué par voie des concours pour accéder à la fonction publique. Au cours de la discussion précédant l'adoption de la loi par les députés de l'ANC, certains d'entre eux ont émis l'idée, qu'il ne fallait pas oublier les familles nécessiteuses dans l'accès à la fonction publique. Suite à cette intervention, les députés ont majoritairement approuvé l'idée, et ont décidé de l'adopter dans le texte de la loi relative au recrutement exceptionnel à la fonction publique. Mahdi Ben Gharbia est alors, intervenu pour les rappeler à la réalité. En effet, si cette proposition était adoptée dans la loi il faudrait tenir compte du nombre élevé de familles dans le besoin en Tunisie qui s'élève à 235 mille d'après les statistiques officielles fournies par le Gouvernement actuel. Il a ajouté que si le Gouvernement décidait de recruter seulement une personne sur 4 parmi les familles nécessiteuses, leur nombre s'élèverait à plus de 50 mille personnes, ce qui constitue le double de l'effectif prévu actuellement. Mais peut-on trouver autant de postes disponibles dans la fonction publique tunisienne actuellement, compte tenu de la crise profonde que connaît l'économie tunisienne, et aussi de l'augmentation importante du nombre de chômeurs, particulièrement les jeunes diplômés de l'enseignement supérieur, après la Révolution ? Ce qui parait étrange c'est que les députés de la Troïka allaient adopter une loi si importante, sans avoir pris conscience du nombre très élevé de familles nécessiteuses par rapport au nombre nettement inférieur de postes à pourvoir. Finalement, après l'intervention pertinente de Mehdi Ben Gharbia, les députés se sont rendus compte de la faute qu'ils allaient commettre, et ils ont abandonné cette idée qui manquait de réalisme.