Suite à la vague de violence et d'émeutes qui a sévit dans différentes régions du pays à l'instar du Grand-Tunis, Sousse, Jendouba et Bizerte, les déclarations et l'échange d'accusations entre certains politiciens se sont multipliés. Mais ce qui attire l'attention cette fois c'est la hausse du ton entre certains leaders de mouvement salafiste en Tunisie. Ces derniers ont échangé des accusations « graves ». Cheikh Hassan Salmi, l'Imam prêcheur de la mosquée d'Al Manar à Tunis a affirmé lors d'un prêche tenu vendredi dernier, qu'Abou Ayoub «était un agent de renseignements à la solde du Gouvernement tunisien et qu'il a dérobé l'argent des « moujahidin » en France avant de rentrer en Tunisie après la Révolution...Dès son arrivée, il a été recruté par les services de renseignements Tunisiens». Cheikh Salmi, a ajouté qu'«Abou Ayoub a incité dans ses interventions, diffusées sur le net et partagées sur les réseaux sociaux, à la haine entre les Tunisiens et que le Gouvernement actuel est complice avec lui ». Il a déclaré qu'Abou Ayoub a présenté « des listes nominatives au ministère de l'Intérieur qui comprennent un certain nombre de ses alliés, qu'il a endoctrinés pour « défendre l'Islam et le sacré ». Il s'interroge d'autre part sur le fait qu'il soit toujours en liberté tandis que plusieurs de ses disciples sont en prison?. Cheikh Salmi a tenu à préciser qu'il a été contraint à dévoiler ces vérités puisque la situation actuelle est devenue insupportable, il a comparé ce représentant d'Al Qaïda en Tunisie à une « catastrophe » pour l'Islam. Abou Ayoub a répondu pour sa part, à Hassan Salmi dans une vidéo dans laquelle il a précisé que les déclarations de ce Cheikh constituent « une infâmie et une injustice flagrante». Il a invité Salmi à un duel public quand il veut, dans une mosquée de son choix et devant les personnes qu'il veut. Dans une nouvelle vidéo, Salmi s'est adressé à Abou Ayoub en lui disant : « j'ai cru que tu était plus sage que cela, mais il s'avère que tu n'a pas de raison. Tu sais très bien que tu es un agent de renseignements puisque tu a donné 12 noms au ministère de l'Intérieur concernant l'incident de Bir Ali Ben Khalifa, dont deux noms de la région de « Jebel Lahmer» à Tunis ». Salmi a également appelé dans cette vidéo Abou Ayoub à se repentir, et qu'il est prêt à l'affronter, vendredi 22 juin 2012, à la mosquée d'El Manar à Tunis.