Cinquante-quatre immigrés, provenant en majeure partie d'Erythrée et de Somalie, sont morts de déshydratation dans le canal de Sicile, après avoir dériver pendant quinze jours. Selon le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), l'unique survivant de ce nouveau drame de la mer est un jeune Erythréen de 25 ans. Il a été recueilli dans un état d'extrême faiblesse par les gardes-côtes tunisiens et hospitalisé dans la ville tunisienne de Zarzis. Il a vu mourir ses compagnons «un à un» dont trois de ses parents. Leur embarcation, un canot pneumatique doté d'un petit moteur hors-bord, était partie fin juin de Tripoli. «Il ne leur avait pas été permis d'embarquer une grande provision d'eau. Arrivé en vue de Lampedusa, leur canot est tombé en panne et a entrepris de dériver au large, emporté par les courants. Leur réserve d'eau douce épuisée au bout de quelques jours, certains ont commencé à boire de l'eau de mer. Un bon nombre d'entre eux sont morts assez vite, les autres succombant après une longue agonie, déshydratés sous un soleil de plomb. De surcroît, leur embarcation a commencé à se dégonfler et à prendre l'eau», a précisé Laura Boldini, porte-parole du HCR pour l'Italie. Dans un communiqué diffusé mardi soir à Genève, le numéro 2 du HCR, Thomas Alexandre Aleinikoff, parle d'une «véritable tragédie» et «en appelle à tous les commandants de navire croisant en Méditerranée en leur demandant de se porter au secours des immigrés en difficulté». «La Méditerranée connait un trafic énorme. Il est temps de rétablir l'antique tradition de la mer imposant de venir en aide les naufragés», a-t-il ajouté.