Sujet très polémique et qui divise l'opinion publique tunisienne, la question de l'indemnisation des anciens prisonniers politiques bénéficiaires de l'amnistie a dominé ces derniers jours l'actualité politique du pays avec la démission du ministre des finances Houcine Dimassi qui a évoqué parmi les raisons de son départ l'adoption de ces indemnisations chiffrées à plus de 1,2 milliards de dinars. Ennahdha , parti islamiste dont la plupart des membres ont été persécutés sous les régimes de Bourguiba et Ben Ali et qui ont fait la prison, est attaché à la promulgation de cette loi d'indemnisation. Ainsi pour Habib Khedr élu Ennahdha à l'Assemblée nationale constituante (ANC), «la réhabilitation des anciens prisonniers d'opinion, leur indemnisation et les excuses à leur présenter sont un droit et non pas un don ». Dans une vidéo postée sur facebook d'un discours prononcé, au cours d'un meeting de sympathisants d'Ennahdha de la section de Bab Bhar, Habib Khedr qui est rapporteur de la commission de rédaction de la nouvelle constitution a indiqué à l'adresse de ceux qui disent que cesvictimes d'injustice doivent s'adresser à Bourguiba et à Ben Ali pour réclamer leurs droits que ces injustices ont été commises au nom de l'Etat, de la loi et de la légalité. Il a conclu que ces injustices ont été commises au nom de l'Etat et ceux qui détiennent, aujourd'hui les rennes du pouvoir à la place de ceux qui ont quitté l'Etat sont obligés de les dédommager. Selon lui les députés du groupe parlementaire d'Ennadha à l'ANC estiment que parmi leurs priorités figurent la promulgation d'une loi garantissant aux victimes et bénéficiaires de l'amnistie générale leurs droits. Il a indiqué que les ressources dont dispose actuellement l'Etat peuvent ne pas suffire à indemniser équitablement les victimes, soulignant la nécessité de fixer ce droit pour que les bénéficiaires puissent en profiter en fonction des moyens dont dispose l'Etat. « Nous attendons avec impatience l'arrivée du projet de loi du Gouvernement à l'ANC pour son adoption en priorité», a martelé le député Nahdhaoui dont les propos sont appuyés par des cris d'Allah Akbar scandés par les membres de l'assistance. Il a souligné la volonté des députés d'Ennahdha de n'exclure personne ni aucune catégorie des bénéficiaires de l'amnistie générale, affirmant qu'ils veilleront à ce que la loi adoptée puisse panser les plaies de tout le monde.