La chaine qatarie Aljazeera est désormais perçue par la majorité de la population tunisienne comme un média trop favorable au parti du Mouvement Ennahdha, et qui cherche systématiquement à minimiser les erreurs et les incohérences de ce parti, et du gouvernement qu'il dirige. Cette chaine qui a beaucoup soutenu les manifestants lors des événements du 14 janvier, et qui a obtenu des records d'audience auprès de la population tunisienne au détriment des chaines nationales, semblent aujourd'hui fortement critiquée, et être perçue comme un adversaire de la jeune démocratie tunisienne. Après avoir subi une censure impitoyable pendant les années Ben Ali et la fermeture de son bureau sur le territoire tunisien, la chaine Aljazeera est aujourd'hui totalement libre de travailler dans la nouvelle Tunisie grâce à l'aide de ses fidèles partisans tunisiens. Ce qui parait étrange c'est qu'Aljazeera avait couvert les événements du 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid de façon objective, ce que les tunisiens avaient beaucoup apprécié, et que des événements similaires viennent d'avoir lieu à Sidi Bouzid mais cette fois ci les manifestants ont fait dégager les journalistes d'Aljazeera et lui ont reproché sa partialité en faveur du gouvernement dans la couverture des événements. Aljazeera est-elle toujours une chaine d'information objective dont le rôle est de dénoncer les erreurs et les abus d'un gouvernement quel qu'il soit, ou bien est-elle un instrument qui défend les intérêts d'un gouvernement bien défini à savoir le gouvernement actuel ? Mais malgré cette approche, certains tunisiens auraient dû respecter le travail journalistique des reporters tunisiens qui est loin de tout intérêt politique, et ne les pas agresser, même s'ils n'ont pas besoin d'”Alajazeera” chez eux.