La conférence de presse tenue par le bureau de Nidaa Tounes, hier à Tunis, a été voulue et conçue en évènement grandiose. Elle a débuté, avant même de démarrer, sur les chapeaux de roues, avec une fouille au corps des journalistes qui y ont été conviés. Question de confirmer la thèse de l'attentat qui avait été brandie il y a quelques jours par Lazher Akremi. Le discours pendant cette conférence était à la limite du « virulent », massacrant au passage avec un humour, devenu tradition, les partis au pouvoir. La Troïka était finie, disaient-ils. Nidaa Tounes se pose comme unique alternative à la majorité actuelle. La grandeur de l'évènement a même été décuplée par les tentatives maladroites des « cyber-militants » d'Ennahdha de s'attaquer de front, et de vile façon, aux leaders de la formation concurrente. Tactique qui a vite été mise sur le compte de la peur de la majorité de ce colosse qui se dresse en face d'elle. La réaction des tunisiens ne se fait pas attendre : Nidaa Tounes est vraiment la seule alternative sérieuse qui se présente à eux ! Béji Caïed Essebsi est trop fort, il est arrivé à rallier « sous son aile » de nombreuses personnalités, d'horizons divers et parfois même opposés. Si c'est vrai que BCE a été fort sur ce point, sa formation est-elle pour autant aussi forte que l'espèrent les uns et le redoutent les autres ? Pas si sûr ! Car le seul point de ralliement de ce beau monde est bien précisément, « l'aile de Si El Beji ». Une formation tout aussi imposante qu'elle soit, dont la cohérence dépend d'une seule personne peut-elle lui survivre ? Avec tous nos souhaits de longue vie et de bonne santé à Si El Béji, il demeure, en fin de compte, un simple être humain, mortel parmi les mortels. Et en plus de son âge avancé, il serait, à ce qui se dit, ciblé par des âmes malintentionnées. Quel serait, alors, l'avenir de « sa » formation ? Sans en arriver à l'éventualité de la disparition (Allah l'en préserve) de son leader, cette formation ne risque-t-elle pas d'imploser dès son arrivée au pouvoir, par le fait des guerres intestines qui pourraient y surgir entre des membres d'horizons si diverses à propos du partage des portefeuilles ? Si la Troïka, avec ses seuls trois partis a pris un temps « interminable » pour constituer son gouvernement de coalition, qu'en serait-il du consensus qui devrait se dégager dans cette nébuleuse de « stars de la politique » ? Attendons pour voir... Demain, il fera jour !