En jetant un coup d'œil rapide aux évènements qui se succèdent depuis quelques jours, en Egypte, on ne comprend plus rien à ce qui s'y passe. Cela commence par un « incident » de frontière avec l'Etat hébreux, avec une tentative avortée d'infiltration de quelques éléments armés en territoire israélien, qui s'est soldé par la mort des éléments armés, côté égyptien, et la mort d'un soldat israélien et la blessure grave d'un second. La présidence égyptienne déclare, alors, que Le Caire soumettrait dans les prochains jours un projet de modifications du traité de paix signé avec Israël, ce qui permettraient à l'Egypte de déployer davantage de troupes dans le Sinaï pour lutter contre les groupes terroristes. Immédiatement, l'Etat israélien réagit en la personne de son ministre des affaires étrangères, qui déclare que « Egypte n'a pas la volonté de s'attaquer au terrorisme dans le Sinaï » ! Avant d'enfoncer un peu plus le régime voisin en ajoutant : « Nous ne doutons pas des capacités des forces égyptiennes, mais plutôt de leur volonté de lutter contre le terrorisme ». A partir de cet instant, les choses semblent évoluer dans un sens unique : La haute cour administrative commence, le 22 septembre, par confirmer la dissolution du conseil de l'Etat, et, de ce fait, c'est le conseil suprême des forces armées qui hérite du pouvoir législatif. La même instance, autorise dans un jugement du 23 septembre les anciens hauts membres du PND (Parti de Hosni Moubarak) à se présenter aux prochaines élections législatives. Sur un autre plan, la justice égyptienne confirme la peine de mort pour 14 islamistes reconnus coupables d'avoir tué sept personnes en 2011. Ensuite, c'est Omar Farmawi, ancien chef de sécurité de Moubarak et ex-adjoint de son ministre de l'intérieur, qui est réintégré par décision de justice dans ses fonctions. Lui qui avait comparu avec l'ex chef d'Etat dans l'affaire du meurtre des 850 manifestants lors de la révolte de début 2011, et qui avait par la suite été mis à la retraite d'office. A ce rythme, on serait tentés de se demander : A quand le retour au point de départ ?