Le style provocateur et le sens de la réplique de Naoufel Ouertani n'ont cessé de ravir auditeurs et téléspectateurs, gratifiant ses émissions d'un remarquable taux d'audience. C'est au mérite et à l'honneur de l'animateur. Donc, la réussite audiovisuelle, conjuguée à une large adhésion populaire, témoigne de son professionnalisme et son intelligence. Il n'est pas donné à n'importe qui faire dans le sérieux sans se prendre au sérieux, un dosage de pertinence, de parodie et de mots au vitriol, au grand ravissement de son large public. Cependant, la dernière intervention de Naoufel Ouertani, à la fin de son émission “Midi Show” sur Mosaïque FM, où il invitait Moez Ben Gharbia, le Lundi 26 Novembre 2012, est d'une abjection sans nom. En effet, il a poussé l'ignominie jusqu'à annoncer, en direct, tel un coup de poing en pleine tranche, le décès d'Abdelmajid Ben Ismail, à Moez Ben Gharbia, l'ami intime et le compagnon de route du défunt. Aucun égard ni pour le regretté ni pour l'invité. Les auditeurs en étaient choqués non de l'annonce mais du timing! Quelle mouche a piqué Naoufel Ouertani pour tomber aussi bas et manquer de tact, voire tout simplement d'humanité, à l'égard des sentiments Moez Ben Gharbia dont tout le monde connait, Naoufel Ouertani en premier, le profond lien amical, professionnel et personnel avec Feu Abdelmajid Ben Ismail ? Une macabre sortie de route médiatique dont le cynisme n'a d'égal que l'indifférence, qui n'honore personne, encore moins son morbide auteur. Naoufel Ouertani a-t-il besoin d'un tel écart de conduite ? Qu'-t-il cherché au juste ? Arracher les larmes de Moez Ben Gharbia en direct ou le voir s'en effondrer pour le donner en spectacle (de mauvais goût du reste) aux auditeurs ? Sans en faire un procès d'intentions mais une telle annonce ne pourrait être gratuite mais préméditée. S'il avait voulu en informer son public, comme il s'en défendait, il aurait pu faire l'annonce à la première partie de son émission et non attendre que Moez Ben Gharbia soit en direct sur le plateau pour lui assener un coup pareil. Il ne s'agit point du droit d'informer mais de respect à l'homme. Il ne reste à Naoufel Ouertani que de s'en excuser en public et de faire amende honorable, notamment à l'adresse de Moez Ben Gharbia en premier lieu et son public en second, sinon son acte indécent et méprisant serait une grande tâche noire dans son parcours, plutôt brillant jusqu'ici. Il y a pire que l'ignominie, c'est la vérité, comme disait Talleyrand!