Ce qui se passe ces derniers jours sur les sentiers et entre les bosquets du Chaânbi n'est pas loin de nous rappeler la fameuse histoire du « groupe de Soliman ». Et c'est bizarre comme l'histoire se répète et comme les faits se ressemblent. On se rappelle que les incidents de Soliman, en 2006, ont débuté par l'interception accidentelle d'une voiture à Hammam Chatt. Puis s'en est suivi une course poursuite, puis une fusillade, puis des agents de l'ordre blessés, puis de fil en aiguille, la découverte d'un camp d'entrainement du côté d'Ain Tebournouk dans une zone montagneuse boisée bordant Grombalia, puis l'encerclement d'un groupe de combattants barbus dans la montagne, puis des échanges de coups de feu, puis des victimes, deux de nos agents et 11 des retranchés... pour, finalement atteindre le bouquet final du siège d'une maison à Soliman et l'assaut meurtrier qui a suivi, puis des arrestations, puis un procès, puis des condamnations, pour enfin aboutir sur des libérations à la faveur de la révolution du jasmin ! Ce que beaucoup ne savent pas c'est que cette histoire avait commencé bien avant l'anecdote de la course poursuite à Hammam Chatt, par la découverte à Kasserine d'une maison dédiée à accueillir les guerriers d'Allah à leur traversée de la frontière du côté, justement de Bouchebka. Plus récemment, en 2011, les mêmes sentiers de Bouchebka et du Chaânbi ont connu le passage des « terroristes » du groupe de Rouhia. Ces trois individus armés et entraînés ont réussi à tuer deux de nos valeureux soldats avant qu'ils ne soient abattus, pour deux d'entre eux et que le troisième, un certain Nabil Saâdaoui, ne s'évanouisse dans la nature. Quelques temps après, re-voiture interceptée, échange de coups de feu, ratissage d'une forêt d'oliviers du côté de Bir Ali Ben Khalifa, deux « terroristes » tués, des descentes et des arrestations à la foi de renseignements tirés des cartes téléphoniques retrouvées sur les lieux des combats. Et toujours le nom de Soliman qui revient entre les lèvres. Et puis, enfin, ces derniers jours, où on a entendu, certes dans le désordre, toutes ces histoires se répéter. Un camion d'armes a été intercepté à Fernana, des individus arrêtés à Jendouba, à Tajerouine et ailleurs. Un groupe armé retranché dans la montagne. Des traces de camps d'entrainement. L'armée qui encercle ces Djihadistes. Ces guerriers qui se faufilent entre les mailles du siège des forces armées comme des ombres. Il ne manque plus pour compléter ce tableau, que la réapparition, telle une ombre qui hante les sentiers de Chaânbi, de Nabil Saâdaoui en chair et en os, et qu'on nous apprenne qu'il commande ce groupe!