Ali Larayedh, le ministre de l'intérieur, a donné, ce mardi 12 février, une interview, sur la chaine nationale Al Wataniya 1. Concernant les accusations portées à l'appareil sécuritaire, dans le sens qu'il est infiltré par des éléments étrangers aux corps officiels et que le parti Ennahdha, spécialement, se serait immiscé dans les affaires du ministère de l'Intérieur,Ali Laârayedh a complètement nié ces allégations. Il a ajouté qu'il n'existe aucune violation de l'appareil sécuritaire et que le ministère de l'Intérieur compte néanmoins, poursuivre cette affaire et mener son enquête. En matière de lutte contre le terrorisme, Ali Laârayedh a déclaré que le ministère continue de lutter contre les groupes armés, et de les dénicher, de même qu'il lutte contre le trafic d'armes sous toutes ses formes. Il a précisé que ce trafic provient essentiellement des frontières avec la Libye, où les armes se vendent à bas prix, limitant l'importation illégale des armes à des faits de contrebande, niant de la même l'existence de filières liées au terrorisme. Il a annoncé que les services de sécurité ont saisi de grandes quantités d'armes et arrêté une quarantaine de personnes. Il admet quand même que plusieurs éléments armés continuent à échapper à la police, dont certains sont retranchés dans les montagnes. Il explique cette insuffisance dans le traitement de ce dossier par l'éternelle diversion que subissent les forces de l'ordre à cause des mouvements sociaux et autres « incidents », qui les empêchent de focaliser sur la traque des éléments armés. Concernant l'état d'avancement de l'enquête sur le meurtre de Chokri Belaïd, il déclare que c'est la justice qui s'est saisie de l'affaire, et son rôle à lui se limite à faciliter le travail de la brigade criminelle à poursuivre ses investigations. Dans ce cadre, il a précisé, qu'il a donné ses directives pour qu'aucune restriction ni en personnel ni en matériel ne vienne gêner le déroulement de l'enquête, il aurait autorisé ses agents à avoir recours aux expertises étrangères pour se faciliter le travail. Toujours en rapport avec cette enquête, le ministrea critiqué l'attitude et les accusations du journaliste Zied El Hani, qui avait fait des déclarations en direct sur un plateau TV. Il a montré son scepticisme quant à la véracité de ces allégations. Il aurait néanmoins préféré que le journaliste livre ce qu'il savait à la brigade en charge de l'enquête ou au magistrat réquisitionné. Il a expliqué que bien que le journaliste ait agit, par méfiance des cadres de la police et de l'appareil de justice, ces déclarations, si elles étaient vraies, auraient permis aux criminels de prendre des précautions en effaçant des traces ou en quittant carrément le pays. Quant au dossier brûlant des milices salafistes qui s'étaient érigées en protectrices de la loi et des biens, il a prétendu que c'était dans la plupart des cas, de simples citoyens qui s'étaient portés volontaires pour aider la police à protéger leurs biens. En définitive, une interview que le ministre a utilisé, beaucoup plus, pour se défendre de certaines accusations, que pour expliquer ou donner des précisions concernant la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays. De plus, il tenait à la main des documents contenant des éléments de réponse attestant qu'il connaissait d'avance les questions, ou qu'il les aurait, lui-même, choisies. Et malgré tout cela, le montage de l'interview laissait deviner beaucoup de coupures et de travail de « raccommodage ».