L'Association des Economistes Tunisiens (ASECTU) a publié, le dimanche 24 février 2013, un communiqué dans lequel elle attire l'attention sur la gravité de la situation économique et sociale qui prévaut en Tunisie. Avant de dresser un bilan de la situation actuelle, le bureau directeur de l'association revient sur les motifs de la révolution qui « a commencé par un soulèvement populaire pacifique porté par l'aspiration à la dignité, à la justice sociale et à la liberté et par le rejet de la corruption et du népotisme. C'était un soulèvement populaire sans idéologie. Les facteurs économiques à savoir le chômage, particulièrement celui des jeunes diplômés ; les disparités régionales, l'accroissement de la pauvreté et de la marginalisation notamment dans les régions intérieures et les quartiers populaires des grandes villes ainsi que la corruption sont à l'origine de ce soulèvement. » L'ASECTU rappelle « que deux ans après la révolution, les Tunisiens, particulièrement ceux de l'intérieur, affirment ne pas avoir connu une amélioration tangible de leurs conditions économiques et sociales : le chômage a augmenté sensiblement par rapport à son niveau d'avant la révolution, en particulier chez les jeunes des régions déshéritées ; le coût de la vie, surtout les prix des produits de consommation de base, s'est envolé ; l'insécurité et la violence, phénomènes étrangers à la société tunisienne, se sont répandues et, enfin, les services publics sont en nette détérioration ». Pour l'ASECTU, la situation est bien plus préoccupante car l'investissement privé et les exportations, principaux moteurs de l'économie nationale, enregistrent un recul prononcé ; et que les dégradations consécutives de la notation de la Tunisie par les agences internationales spécialisées, ternissant l'image du pays en tant que destination d'investissement et rendent le recours au marché financier international aussi difficile que coûteux. Dans son communiqué, l'association souligne également les menaces qui planent sur le processus de transition avec « le manque de sécurité et de stabilité politique ainsi que l'émergence dans le paysage tunisien de la violence politique qui ont épuisé la confiance des citoyens dans les institutions de l'Etat et dans leurs gouvernants. » L'ASECTU suggère enfin l'élaboration d'une feuille de route consensuelle entre toutes les parties prenantes et sans exclusion aucune pour « rassurer les acteurs et les partenaires économiques, relancer l'investissement privé et la croissance économique et créer des emplois », rappelant que la période actuelle « exige un engagement clair et ferme de la classe politique avec un gouvernement de compétences avérées dans la gestion des affaires publiques. » Ainsi, ce n'est qu'en donnant des signaux forts aux citoyens ainsi qu'aux investisseurs et en «cultivant l'espoir des jeunes que l'on pourra créer les conditions du redémarrage de notre économie et restaurer nos équilibres financiers externes », affirment les économistes de l'ASECTU dans leur communiqué. Lire le communiqué sur le site de l'ASECTU