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Bourbier syrien : Lecture dans le dernier Sommet Arabe et dans la position tunisienne
Publié dans Tunisie Numérique le 21 - 04 - 2013

Il semble que, depuis deux ans, la Ligue des Etats Arabes (LEA) n'a plus d'autre agenda que le dossier syrien, pas plus d'autre chat à fouetter que d'évincer de la jungle arabe le lion de Damas (Assad), déjà lourdement édenté et dégriffé. Le nouveau mandat confié n'est rien d'autre que la liquidation de l'Etat syrien, pourtant membre fondateur et acteur historique de la LEA. Celle-ci, changeant de peau, telle un serpent, a fait, consentante ou forcée, sa mue et a remplacé son socle identitaire et son traditionnel noyau d'équilibre, certes instable mais non moins tangible. La transhumance idéologique et même culturelle de la LEA n'est pas une douteuse hypothèse mais un amer constat :
Il y a lieu d'abord de faire quelques remarques de fond ponctuant l'évolution de la LEA :
Le Sommet de Doha
Le Sommet de Doha a été réduit, selon nombreux observateurs, à une « guerre sur le siège ». Pour d'autres, il est le « Sommet de la conspiration ». Certains ont qualifié le Sommet de conférence de hold-up et de détournement de souveraineté. L'éventail haut en couleurs des titres de la presse arabe montre la multitude des appréciations exprimées et la variété des bilans dressés. Deux principales décisions en ont bouclé les travaux, menés de main de maitre et de bout en bout par le Qatar, qui a pesé de tout son poids pour obtenir gain de cause, certes de haute lutte mais haut la main. Les résolutions de clôture ont résonné comme des sentences, voire des diktats, sur fond de discorde, défrayant ainsi la chronique et suscitant les commentaires les plus contradictoires.
1- Le principe de livrer des armes à l'opposition armée syrienne a été retenu.
2- Le siège de la Syrie dans les différentes instances de LEA a été confié à l'opposition syrienne.
Ces deux décisions, sur lesquelles l'Algérie, l'Irak et le Liban ont émis des réserves (même si pour le Liban, il s'agit d'une position traditionnelle et transversale de neutralité dans le dossier syrien), restent brouillées par nombreux points d'interrogation et autres zones d'ombre et non moins ouvertes à moult interprétations et commentaires :
Premièrement, au sujet de la livraison d'armes, la LEA en a retenu le principe, franchissant ainsi le pas et se déliant de son traditionnel discours. Le Qatar a tout vicié et tout désarticulé. Par cet acte, une déclaration de guerre sur certains aspects, la LEA a agi à contre-pied de son mandat et de son rôle interarabe et choisi ouvertement la confrontation, se dissociant désormais de toute idée de règlement politique de la crise. Le patrimoine panarabe, plateforme traditionnelle de la LEA, a volé en éclat au profit de l'agenda propre au wahhabisme rampant.
En faisant sauter la serrure de l'armement, de facto le Sommet arabe a torpillé définitivement toute idée de solution politique même si, comble du paradoxe, la Déclaration Finale loue, dans un paragraphe « l'importance des efforts déployés en vue de dégager une solution politique, comme priorité à la crise syrienne« . Plus fort encore dans la contradiction, Nabil Arabi, Secrétaire Général de la LEA, n'a éprouvé aucune gène, à la clôture du Sommet, pour assener « Le droit de livrer des armes à l'opposition ne met pas fin à l'effort politique, c'est juste une tentative d'établir un équilibre entre les différentes parties ». Le flou, qui n'a rien d'artistique, est encore plus nourri quand le chef du gouvernement provisoire, fraichement désigne, affirme que l'alternative de solution politique n'est plus d'actualité. Autrement dit, l'opposition armée est résolu à poursuivre son combat sur le terrain.
En un mot : Un fouillis de positions plus ou moins hétéroclites.
Deuxièmement, s'agissant du siège de la Syrie
Il importe, au préalable de signaler que l'idée d'octroyer le siège à une frange bien définie de l'opposition syrienne, la Coalition Nationale Syrienne (CNS) n'était point une demande de cette dernière mais une manœuvre de la Ligue des Etats Arabes, initiée et gérée au doigt et à l'œil par Qatar. Pour preuve : Dans sa déclaration, à l'ouverture du Sommet, Mouadh El Khatib, président de CNS a bien affirmé que « l'octroi par la Ligue des Etats Arabes du siège syrien à l'opposition syrienne est une initiative courageuse« , considérant le siège comme le recouvrement, en partie, de la légitimité, longtemps confisquée au peuple syrien. Donc, la passation de relais n'a pas été revendiquée par l'opposition syrienne mais offerte sur un plateau par la LEA, suite à un coup de force qatari, en nette violation des instruments juridiques arabes et notamment du droit international.
Pour l'opposition syrienne, encore enlisée dans ses divisions et ses clivages, cette question n'était pas une priorité d'autant plus qu'un problème de représentation se posait avec acuité. Et ce, à en juger par la controverse soulevée quant au nom et à l'appartenance (quelle faction de l'opposition) de celui qui sera chargé de prononcer le discours, au siège syrien (un moment historique à plus d'un titre), traduit la complexité politique et idéologique de la situation. D'ailleurs, la démission de Mouadh El Khatib de la présidence de la CNS, deux jours seulement avant la tenue du Sommet Arabe, était directement en rapport avec cette question de représentation. Il n'a pas trop goûté que Ghassen Hito (de nationalité américaine, ayant vécu 32 ans aux Etats Unis), chef du gouvernement provisoire, récemment nommé, représente l'opposition syrienne et inaugure le siège gracieusement attribué.
C'est le Qatar qui a fait pencher la balance en faveur de son poulain, Mouadh El Khatib, allant jusqu'à lui affréter un avion spéciale pour débarquer à Doha à temps et l'accueillir, à l'aéroport, en grande pompe, tel un chef d'Etat. Il est donc clair que si l'opposition syrienne avait initié d'elle-même l'idée d'arracher le siège, elle en aurait discuté, certes âprement, mais en aurait, au final, dégagé un compromis bien avant le Sommet.
Etant souligné que l'intronisation de Ghassen Hito a été le fruit, encore une fois, de l'œuvre de sape et des manœuvres de coulisses orchestrées par le Qatar, qui a imposé, in extremis, son homme de main au nez et à la barbe de l'Arabie Saoudite, portant à bout de bras la candidature de Assaâd Mustapha. En outre, ni Mouadh El Khatib ni Ghassen Hito ne peuvent se targuer de représenter toute l'opposition syrienne. Il est plutôt question de diverses oppositions dont l'agenda, le référentiel politique et idéologique, la présence sur le terrain, la nature de l'objectif et de la stratégie d'action, le type d'alliance, la base populaire, le réseau de soutiens sont différents, voire antinomiques.
Pourquoi le Qatar a jeté son dévolu sur le CNS ? La raison est très simple : Le CNS est l'héritier naturel du Conseil National Syrien (Conseil d'Istanbul pour ses détracteurs), présidé à un moment par Borhène Ghalioune. Ce Conseil, à qui les conférences des « amis du peuple syrien » ont accordé le statut exclusif d'unique représentant légitime du peuple syrien, est paradoxalement le groupe le moins représentatif, le moins populaire et le plus déraciné, dont la composition est hétérogène mais archi dominée par les frères musulmans. Contrairement à d'autres factions de l'opposition, le Conseil n'a aucune présence sur le sol syrien, opère en dehors de la Syrie. Sa position plaidant l'internationalisation de la crise, l'intervention militaire étrangère et le recours au Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, par le biais du Conseil de Sécurité, est dans la droite lignée de la tactique qatarie. Ceci explique cela.
En effet, le Qatar a évincé d'autresforces de l'opposition syrienne beaucoup plus crédibles, beaucoup plus représentatives et beaucoup plus implantée sur le terrain comme le Comité National de Coordination pour le Changement Démocratique (CNCCD). Ce dernier a articulé son discours sur trois négations (non à la violence, non à l'intervention militaire extérieure et non à la guerre confessionnelle), militant pour solution interne mais sans toutefois en négocier les termes avec Bachar Assad, approche qui n'est jamais entrée en ligne de compte dans l'agenda qatari. Le Conseil étant nettement plus compatible et plus aligné. Une nette concordance de vue qui explique le choix du Qatar, d'autant plus qu'évoluant en dehors de la Syrie, le CNS est plus vulnérable (financièrement surtout), plus soluble dans l'agenda qatari, donc plus maitrisable. En un mot, le parfait cheval de bataille.
Il est à préciser que, lors de sa réunion ordinaire, tenue au Caire le Mars 2013, le Conseil des Ministres Arabes des Affaires Etrangères a demandé à l'opposition syrienne d'établir un comité exécutif pour obtenir le siège au Sommet de Doha. Suite à quoi, le CNS a pris les dessus et a désigné le chef du gouvernement provisoire dont les membres ne sont pas encore nommés.


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