Erdogan semble bel et bien en passe d'être fini, il est tellement bien engagé dans ce processus, qu'il peut s'attendre à revirement sur revirement de la part des autres chefs d'Etats, à part, bien évidemment, ceux qui lui doivent d'être au pouvoir... Et encore ! Car il doit être bien placé pour savoir que le pouvoir change son bonhomme et surtout, lui apprend les retournements de vestes et autres trahisons de principes. Erdogan a fait les frais de sa nouvelle situation en se rendant au Maroc, et en s'y faisant ignorer de la plus belle et plus éloquente des manières de la part du monarque. Mais il faut dire qu'il l'a bien cherché, l'Erdogan, cet accueil marocain. Il doit savoir qu'il ne faudrait pas trop jouer au Calife surtout chez celui qui se fait appeler justement « l'Emir des musulmans ». Et puis, décidément, on n'a pas idée de laisser son pays en proie aux troubles et de prendre la poudre d'escampette laissant aux autres le soin de s' « excuser » auprès des citoyens mécontents. Car dans les sphères du pouvoir, on méprise assez facilement le dirigeant qui fout la merde chez lui et qui n'a pas l'audace d'assumer devant ses administrés. C'est d'ailleurs bien cela qu'il ne cessait de dire et de crier aux dirigeants arabes qui se faisaient chahuter par leurs populations durant le soi disant printemps arabe, dont il est fier d'être l'un des principaux exécutants. Cependant, il y a un fait qui mériterait d'être noté, c'est la concomitance entre deux évènements qui ont marqué la région au cours de la semaine dernière. En effet, le retournement de la situation contre Erdogan, qui se croyait pourtant mieux soutenu que çà, a coïncidé à un ou deux jours près avec l'inscription sur la liste des organisations terroristes, des « Jabhat Annosra ». Celle-là même qui a longtemps profité d'un soutien logistique et moral sans faille de la part d'Erdogan. Est-ce que ce revirement de la situation et ce « lâchage » d'Erdogan n'aurait pas quelque chose à voir avec ses complicités, même pas cachées, avec ces groupes terroristes ? Dans lequel cas, il pourra craindre d'être lâché par tout le monde, y compris, et surtout, de la part de ses principaux alliés, qui ne voudront certainement pas se faire étiqueter comme étant les donneurs d'ordre de groupes reconnus terroristes, ni avoir à se reprocher quoi que ce soit concernant les crimes et atrocités commises par ces groupes en Syrie. En théorie, et sachant la réalité turque, ce « lâchage » peut avoir deux origines possibles. Soit il s'agit d'un lâchage interne, c'est-à-dire que ce sont les appareils influents de l'Etat turc, et peut-être même, l'armée qui auront décidé de laisser tomber Erdogan. Soit, alors, il s'agit d'un « lâchage » d'envergure internationale, c'est à dire provenant des puissances (obscures) qui tiraient les ficelles dès le début. Et dans ce dernier cas de figure, il faudra craindre qu'Erdogan ne soit pas le seul à faire les frais de la tentation d'avoir pactisé avec le diable. On connait, au moins, un certain Emir, qui ne doit pas, mais alors pas du tout, apprécier ce qui se trame.