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Tunisie : Deux mots simples, critiques et objectifs à l'adresse de l'opposition, de gauche notamment!
Publié dans Tunisie Numérique le 04 - 08 - 2013

L'histoire est un éternel recommencement, dit-on. Encore une fois, l'opposition tunisienne, en particulier l'opposition de gauche opère par ordre dispersé. Dans ce mouvement pour la dissolution de l'ANC et du Gouvernement, porté à bout de bras par un grand soutien populaire, les propositions de solution et les projets de sortie de crise ne brillent pas par leur unité, ce qui risque, à terme, d'effriter le front de protestation, de brouiller le message et ainsi de démobiliser l'assise populaire. Un large et non moins segmenté faisceau de revendications, de positions et de lignes de communication balaie l'arène de combat, au Bardo, en particulier. Presque une cacophonie de voix, de nature à desserrer les rangs et compromettre toute alternative de victoire. En politique, comme dans la vie, la victoire est difficile à obtenir, elle requiert beaucoup d'abnégation, d'intelligence, d'investissement et de sens pratique. Il n'y a pas de victoire politique dans la désarticulation des forces et la fragmentation des positions. Partager le même objectif est certes nécessaire mais pas suffisant pour mener l'opération à bon port. D'autres leviers devant entrer en ligne de compte pour conférer à l'œuvre toutes les conditions de réussite et soutenir l'épreuve de force avec toutes les armes requises..
Entre ceux qui placent la barre trop haute et ceux qui prônent le juste milieu, entre la logique de tout ou rien et l'approche moins radicale et plus pragmatique, d'autres positions, de différentes connotations, bruissent à l'intervalle. Pourquoi cette incapacité à faire vraiment bloc derrière un seul projet, un seul choix? Quel est l'intérêt à regarder dans le même si on n'emprunte pas le même chemin, si chacun tente d'imposer son propre rythme. En politique, la cohésion de la démarche, l'unité de la vision et l'esprit de groupe constituent les principaux éléments de la force. Celui qui crie le plus n'est pas automatiquement celui qui est le plus entendu. Chaque partie de l'opposition joue sa partition à tue-tête, en solitaire, avec l'illusion qu'il s'adresse à un large parterre d'auditeurs. Ce qui fait dire qu'on ne peut parler d'opposition tunisienne, mais juste d'un assortiment d'opposants, friands de parlote et de plateaux TV, toujours en quête d'effets d'annonce et de lignes de controverse, presque en totale rupture de ban avec la base populaire et ses centres d'intérêt.
Depuis des lustres, au sein de la gauche tunisienne, à chaque combat, les foyers de dissension et les noyaux de division prennent le pas sur les impératifs de se déployer en tant que camp cohérent, compact et soudé, parlant d'une seule voix et agissant d'une seule main. La gauche tunisienne n'a rien appris de sa tumultueuse et non moins controversée histoire. Plus récemment, elle n'a pas tiré les bons enseignements de sa débâcle du 23 Octobre 2011, dont les principales causes sont celles-là même qui la partagent, la coincent aujourd'hui. Un fiasco qui en a dit long sur la rivalité de ses ailes, sur sa guerre d'ego et de sa course fratricide de leadership.
Droits dans ses bottes egocentriques, fidèle à son itinéraire et son histoire, sur fond de clivages idéologiques et de conflits d'intérêt, la gauche tunisienne alterne la naïveté politique avec la lecture multiple, ressort son vieux fusil idéologique et bombarde ses dogmes. Bouchée à l'émeri, elle n'écoute que rarement sa base. Depuis l'assassinat de Chokri Belaid, les sympathisants n'ont eu rien à se mettre sous la dent, hormis qu'ils sont sans cesse invités à investir l'espace public et la rue. Après ce lâche meurtre, l'opposition a été piégée, manipulée comme un débutant par Ennahdha, qui a exploité la naïveté de son adversaire pour remonter la pente et se sortir de sa crise politique et sociale. Plus personne, parmi le peuple de gauche, n'acceptera que la liquidation de Mohamed Brahmi en soit de même ou aboutisse au même scénario. Deux exemples significatifs:
1- Après l'assassinat de Chokri Belaid, alors que son sang est encore frais et la douleur encore aigue, toute l'opposition, hormis le Front Populaire, a plongé, la tête première, dans la manœuvre des consultations pour la constitution d'un nouveau gouvernement.
2- A quelque minutes de l'assassinat de Mohamed Brahmi, et malgré son appartenance à l'UPT, El Jomhouri n'a cessé de flirter avec Ennahdha, posture indécente et non moins suspecte qui a valu à ce parti la démission d'une certaine de ses cadres et non des moindres.
Aujourd'hui encore, dans ce contexte de sédition et de bipolarisation, où le peuple est divisé entre deux rationalités et deux ordres, alors que la base populaire est absolument prête à se mobiliser pour la bonne cause, la gauche se permet l'insigne luxe de parler de différentes, voire contradictoires voix. Nul doute qu'entre l'appel à la désobéissance civile, position extrême chère au Front Populaire, et le positionnement amorphe de l'Alliance Démocratique, le bloc pour la dissolution nourrit une unité de façade alors qu'en fait il n'est qu'une mosaïque de positions qui risquerait d'éclater si aucune démarche d'harmonisation et de cohésion n'était pas mise en œuvre à brève échéance. C'est un moment historique, à plus d'un titre, pour élargir la base populaire et marquer des points sur l'échiquier politique national que l'opposition, plombée par une diversité qui ne sied guère à la situation, risquerait de rater, comme elle raté nombre de rendez-vous avec l'histoire.
Le peuple est bien descendu à la rue, a répondu présent à l'appel de l'opposition, mais est-ce qu'on a bien tâté son pouls, bien saisi sa première motivation! Tous les manifestants sont certes contre le gouvernement, contre le projet d'Ennahdha, mais sont-ils disposés à adhérer à des thèses radicales comme la désobéissance civile ou encore la dissolution de l'ANC? Ne risquerait-on pas de faire le lit de la cassure entre la rue et l'opposition? D'essouffler le mouvement de contestation? de finir en queue de poisson? A défaut de projet bien défini et bien expliqué, il n'est pas certain que la mobilisation conserve son élan et sa densité. Sempiternelle question: Pourquoi cet entêtement à parler de diverses voix alors que le combat est le même, le mobile est le même. Pourquoi insister à charger le mouvement d'une forte dose idéologique alors que la bataille est politique, par nature et par essence?
Comme toujours, l'opposition de gauche, par inertie ou par conflit, ne sait pas inscrire l'appui populaire favorable dans un projet, un seul projet, construit au prix d'une analyse objective commune. Comme toujours, il faudrait bien que chacun ramène son grain de sel, privilégie sa propre approche et fait valoir, vaille que vaille, sa propre idée de la riposte ou de la contre-offensive. En plus, la base en a assez des alliances objectives, des arrangements ponctuels et des batailles de circonstances. Les sympathisants appellent de leurs vœux l'établissement d'un front démocratique aussi large que possible non seulement pour les prochaines échéances électorales mais notamment dans une perspective stratégique. Ils rêvent d'un grand parti politique de centre-gauche capable de se dresser, dans le paysage politique tunisien, comme pilier d'équilibre, farouche adversaire et alternative de premier ordre. Aujourd'hui l'UPT et le Front Populaire se croisent sur un seul objectif et développent plus ou moins un seul discours, mais demain qu'est ce qu'il en sera?!
Concernant le Front Populaire, la vision reste embrouillée par un certain puritanisme idéologique, un manque flagrant de real politique, un sens du compromis encore étriqué : Quel discours plutôt paradoxal nourrit-il ? Cette position annoncée de Ni-Ni suggère une myopie politique préjudiciable à terme. On dirait que ce parti occulte le noyau de l'actuel et prochain conflit et semble ne pas comprendre l'axe fatal du clivage. Il n'y a qu'une seule ligne de confrontation opposant deux modèles de société et deux formes d'Etat, civile ou islamiste. C'est dans cette dualité que la bipolarisation puise son fondement. C'est là où sursaute l'enjeu. C'est là le champ de bataille, tout le reste est littérature. Le paysage politique est et sera tendu par cette bipolarisation.
Si le Front Populaire comptait aller jusqu'au bout de sa logique Ni-Ni même aux prochaines élections, il ne serait que l'allié objectif d'Ennahdha et un pourfendeur de tout projet moderniste et démocratique. L'intérêt partisan n'est guère compatible avec l'enjeu national. Un seul slogan : Couper la route au projet théocratique, l'unique leitmotiv devant fédérer toutes les forces vives des partis d'opposition pour faire bloc derrière un projet commun. Toute autre approche n'a aucun sens et aucune issue. A cet effet, il y a la négociation pour dégager un compromis sur le programme, la campagne, les sièges électifs et les portefeuilles. Si le principe de mettre en place un large front électoral était acquis et partagé, tous les autres différends, légitimes à divers titres, seraient plus facilement réglés.
Après tout, Hamma Hammami s'était bien allié aux islamistes en 2005 et leur a partagé une feuille de route. Serait-il plus compromettant de s'associer aujourd'hui à UPT, notamment Nida Tounes (c'est là où le bât blesse parait-il), et de s'insérer dans un front démocratique, comme semblent le souhaiter les partisans et sympathisants des deux bords. Ce qui donne raison à ceux qui estiment que la gauche tunisienne est toujours en retard par rapport à sa base populaire, toujours devancée, incapable d'être à l'avant garde. Elle reste figée dans ses habits d'opposants et de défenseurs des libertés, posture qui était légitime sous la dictature déchue mais qu'aujourd'hui n'a aucun sens, sans chercher à vêtir le costume d'homme d'Etat, par définition stratège et visionnaire. Le malheur d'une élite qui n'arrive pas à accéder à l'autre palier ou à faire bloc derrière un projet commun. La nature de la phase actuelle commande l'union sacrée de l'opposition, la mutualisation des efforts pour obtenir gain de cause et gagner le bras de fer entre deux modèles de société, d'Etat et de culture.
En tout état de cause, et en conclusion, le moment est historique et chargé de symboles. Il revient à l'opposition, à gauche en particulier, d'en saisir le momentum et la dynamique pour réparer ses égarements et impulser un mouvement de symbiose entre l'élite et la base dans la perspective de construire un grand parti articulé sur un grand projet et un vaste programme socioéconomique. Il n'est pas recevable ni même crédible que l'UPT et le Front Populaire ne puissent parvenir à s'accorder sur architecture socioéconomique d'autant plus que, sur le plan politiques, les affinités sont tangibles. Il n'est ni rationnel ni productif de s'appuyer sur ses propres dogmes pour vaincre les dogmes archaïques et anachroniques de la partie adverse. Plus que jamais, les flottements politiques et les lubies partisanes ou individuelles ne sont plus de mise. Il faut cesser de vouloir racoler sur les trottoirs de la politique, pour s'ingénier à devancer camarades et compagnons, et à tenter de battre tout le monde au cordeau, ne serait-ce que d'une tête et même d'une ride !
Le temps n'est plus à la course au leadership et à la guerre d'égo ou de positionnement , les placards de la gauche étant largement infestés par ce genre de cadavres, la mémoire individuelle ou collective en est témoin, le moment est maintenant à l'union sacrée au service d'un modèle de société, d'Etat et de culture pour barrer le chemin à l'autre projet de société, le projet théocratique. Voilà le seul combat à mener et à gagner, les différences en termes d'analyses ou de d'approches ne sont que des broutilles, gérables et surmontables. A ne pas se tromper d'adversaire, de cible, d'arme et de bataille. Il n'est pas certain que l'histoire permette une telle opportunité.
A bons entendeurs, les saluts les plus convaincus!


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