En sortant d'une réunion avec le président provisoire de la république, en présence de hauts cadres de l'armée nationale, Rachid Sabbagh, ministre de la défense, a déclaré que Moncef Marzouki, de part les pouvoirs qui lui sont conférés par la « petite constitution », a décrété la zone frontalière sud du pays en regard avec la Libye et l'Algérie, « Zone militaire Tampon ». Le motif invoqué pour cette décision est, parait-il, la lutte contre la contre bande. Sachant que cette zone recouvre tout le Sahara tunisien tel que délimité en 1989. Ce qui signifie que cette zone devient sous contrôle de l'armée qui aura à gérer touts les situations dans ce territoire, tout en coordonnant avec les autorités locales et les forces de l'ordre, en ce qui les concerne. L'accès des citoyens à cette zone sera tributaire d'un permis délivré par les autorités locales ou l'armée. Sachant, a ajouté le ministre, que cette zone pourra, ultérieurement, devenir fermée si la situation l'exige. Il s'agit d'une décision qui porte sur une année à partir d'aujourd'hui renouvelable au besoin et à volonté. Les questions qui s'imposent suite à cette décision restent : Pourquoi cette décision, à ce moment précis, et pas avant, sachant que cette zone est devenue un territoire de non-droit sillonné par les terroristes depuis plus de deux ans ? Quels renseignements ont pu ramener d'Algérie, les émissaires de Marzouki, qui viennent de rentrer de ce pays voisin, où ils ont eu des entretiens avec des dirigeants sécuritaires entre autres ? Cette décision a-t-elle un lien avec les renseignements disant que les terroristes tunisiens ont sonné le rappel de leurs membres et alliés de la Libye voisine ? Et si cette décision est réellement, en rapport avec la lutte contre la contre bande, quelle est l'urgence dans tout çà, sachant que cela va mobiliser une énorme partie des forces armées tunisiennes, qui sera ainsi détournée des autres zones « sensibles » sur le reste du territoire, et potentiellement ciblées par des projets d'attentats ?