« Les travailleurs migrants du Qatar sont confrontés à plusieurs types d'abus de la part de leurs employeurs. Ces abus peuvent être assimilés à du travail forcé et à la traite d'êtres humains », confirme Amnesty International, l'organisation de défense des droits de l'Homme, dans son rapport publié le 17 novembre 2013 sur la situation des travailleurs migrants dans l'Emirat. Le niveau d'exploitation des travailleurs étrangers, notamment ceux originaires des pays d'Asie est «Alarmant». Selon les enquêtes menées par Amnesty International qui a pu relever des dépassements tels que, les horaires de travail différents de ce qui leur avait été promis avant leur arrivée, le versement tardif ou le non versement du salaire, le manque d'accès aux soins médicaux, etc. Le code du travail qatari de 2004 offre des protections juridiques importantes aux travailleurs étrangers. Néanmoins, plusieurs migrants en sont exclus, à l'instar des travailleurs dans le domaine de construction, les employés de maisons, etc. Lors d'une conférence de presse tenue à Doha, Amnesty International a recommandé aux Qataris certaines conditions pour améliorer la situation défavorable des travailleurs étrangers : - Réformer la loi sur le parrainage en offrant la possibilité aux travailleurs étrangers de quitter le pays lorsqu'ils le désirent. - Inscrire le droit du travail des employés de maison dans le droit qatarien. - Appliquer les protections prévues par le Code du travail pour empêcher les employeurs de maltraiter et d'exploiter les travailleurs migrants. L'organisation de défense des droits de l'Homme a également exhorté la FIFA à faire pression sur le Qatar, organisateur de la Coupe du monde de football de 2022, et les grandes entreprises de bâtiment pour s'engager à améliorer les conditions des ouvriers étrangers. « Il est simplement inexcusable que tant de travailleurs immigrés soient impitoyablement exploités et privés de leur salaire dans l'un des pays les plus riches du monde », a déclaré le secrétaire général d'Amnesty, Salil Shetty. Le président de la FIFA, Sepp Blatter, a indiqué en marge de sa visite à Doha début novembre que les responsables du Qatar avaient promis que « les lois sur le travail seront amendées ou sont déjà en cours d'amendement ». « Nous avons rencontré des responsables qui se sont déclarés prêts à reconnaître qu'il y a un problème » et sont prêts à « trouver des solutions », a dit, pour sa part, M. Shetty.