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Guido Tognoni (ex-Fifa) : «Comme une petite mafia»
Fifa — Coupe du monde 2022 — Qatargate
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 02 - 2013

Pratiques occultes et illégales de la plus plus haute instance du football
Combien de fois avions-nous dénoncé la corruption dans le sport et ses instances... En Tunisie et ailleurs?!
Combien de fois avions-nous insisté sur les enjeux et intérêts en jeu? Matériels, politiques et d'influence...
Combien de fois avions-nous fustigé Fifa, CIO, CAF, leurs homologues et leurs partenaires tunisiens?!
Le sport dans le monde et sur nos terres n'est pas à son premier scandale. Sûrement pas à son dernier. Tenez, voici justement le dernier en date, le Qatargate ou les dessous de l'affaire rocambolesque de l'obtention du Qatar de l'organisation de la Coupe du monde 2022.
Les détails et les personnages aujourd'hui en question et en accusation, vous pouvez les trouver par un simple clic sur votre ordinateur.
Pour notre part, nous avons privilégié le témoignage-choc d'un ex-membre de la Fifa.
Un témoignage qui en dit long sur les pratiques de la Fifa. Des pratiques qu'on retrouve pratiquement dans toutes les instances sportives du monde. Selon leur importance et leur champ d'action et d'influence. Lisez cela. C'est édifiant. Tiré de «France Football».
Guido Tognoni, soixante-deux ans, a passé près de treize ans au sein de la Fifa. Il y a occupé des postes à responsabilités, que ce soit à la tête du département médias ou en tant que chef de projet pour les coupes du monde 1990 en Italie et aux Etats-Unis en 1994. En janvier 1995, puis en 2003, il a été poussé vers la sortie par Sepp Blatter, un homme avec lequel il a pris ses distances. Aujourd'hui conseiller en affaires, ce Suisse peu consensuel porte un regard sans concession sur les pratiques d'une institution qu'il a connue «alors qu'elle employait une trentaine de personnes seulement».
Vous avez tout récemment ravivé le débat à propos de l'attribution des coupes du monde 2018 et 2022. Fin novembre 2012, vous avez déclaré que la «candidature de l'Angleterre conduite par le prince Williams n'avait aucune chance d'aboutir. Avec lui, il n'y avait aucune chance de corruption», avez-vous précisé. Pourquoi avez-vous tenu de tels propos?
Parce que tout ce qui se passe à la Fifa depuis des dizaines d'années, c'est la culture du sport pourri. Peu importe qui occupe le siège de président, pourvu que les réserves d'argent soient bonnes. Les arrangements entre amis, les postes dans des commissions pour amadouer ses ennemis, le cash qui a permis à certains de s'en mettre plein les poches, tout cela s'est organisé au fil des ans comme une petite mafia. Ce système reste un fonctionnement immanent à la Fifa. Tout le monde se tient par la barbichette. Mais, en ce domaine, les autres fédérations internationales ne sont pas plus exemplaires.
Vous voulez dire que le Qatar, voire la Russie, auraient pu profiter de ce système et monnayer les votes en leur faveur?
C'est difficile de parler d'achat de voix, mais plutôt d'organisation de voix grâce à des accords et des échanges de bons procédés. Ces faveurs commerciales accordées à droite et à gauche ont toujours existé. Les faits l'ont prouvé, il y a une vraie culture de la corruption au sein de la Fifa. Il ne faut pas être naïf, il y a des gens qui en vivent très bien et des nations qui ont une relation très détendue avec la corruption. C'est aussi le problème du Comité international olympique.
Jusqu'à quel point la corruption a-t-elle pu jouer un rôle en faveur du Qatar?
Le vote pour 2018 puis celui pour 2022 ont eu lieu au même endroit et à la même heure, ou presque, et il a été effectué par les mêmes personnes. Quand on connaît la Fifa de l'intérieur, on se dit que toutes les spéculations sont permises. Il y a forcément eu des alliances et des influences politiques. Sarkozy a poussé en faveur du Qatar, le monde musulman a aussi beaucoup œuvré pour promouvoir cette candidature. Mais ces manœuvres ont toujours existé. Blatter l'a d'ailleurs laissé entendre lorsqu'il a dit : «Regardons ce qu'ont fait les Allemands en 2000» (Ndlr : pour obtenir la Coupe du monde 2006). Mais pourquoi a-t-il attendu douze ans pour insinuer que le vote n'avait pas été régulier?
Lors du vote de décembre 2010, le rapport technique final n'était pas très favorable au Qatar pour 2022, pas plus qu'il ne l'était à la Russie...
Et à l'arrivée, les deux pays qui n'avaient pas le meilleur dossier ont été choisis. C'est drôle, hein? Bin Hammam a affirmé que son pays n'avait pas violé les règles. Il a peut-être dit la vérité. La marge d'interprétation des règlements est très large. Compte tenu de ce qu'il s'est passé durant des années, le Qatar s'en est peut-être juste inspiré. Mais qui doit-on punir s'il y a réellement eu achat de votes? Le Qatar ou ceux qui ont touché? A mon avis, c'est encore plus grave d'avoir empoché de l'argent que de l'avoir donné.
Pourtant, Sepp Blatter n'était pas favorable à la candidature du Qatar?
Effectivement, il voulait que la coupe du monde aille en Russie en 2018, aux Etats-Unis en 2022, pour pouvoir ensuite offrir le Mondial aux Chinois en 2026. Mais le lobbying du Qatar a été tellement actif... Je n'ai jamais vu un pays se démener autant pour devenir un acteur important du monde global.
Pourquoi le président de la Fifa a-t-il fini par se ranger à cette décision après l'avoir combattue?
La décision du comité exécutif en faveur du Qatar a été claire. Le problème de Blatter n'était pas la coupe du monde 2022, mais Mohamed Bin Hammam. Au printemps 2011, le Qatari avait officialisé sa candidature à la présidence de la Fifa, et Blatter avait peur de lui. Quelques jours avant l'élection, un groupe assez bizarre a annoncé la tenue d'une conférence de presse dans le but de révéler des irrégularités concernant le Qatar et l'obtention de la coupe du monde 2022. Quand Bin Hammam a été pris dans la tourmente et a retiré sa candidature, la conférence de presse a aussitôt été annulée. Blatter avait-il passé un deal avec les Qataris? On peut se poser la question. On sait aussi qu'il y a eu une rencontre informelle avec le cheikh Yassem, le fils de l'émir, au siège de la Fifa à Zurich.
Selon vous, faut-il procéder à un nouveau vote pour la destination des pays qui accueilleront les coupes du monde 2018 et 2022?
Non, car cela poserait trop de problèmes. Mais pour éviter les soupçons et les humiliations subies par l'Angleterre et l'Australie, on aurait dû procéder à un tirage au sort entre tous les candidats qui répondaient aux critères du cahier des charges et étaient en mesure d'organiser un tel événement. Avec une telle procédure, on aurait pu conseiller à l'Australie de se retirer au lieu de dépenser des millions de dollars pour une campagne sans espoir. Mais la question est surtout de savoir de quoi la Fifa veut désormais s'accommoder, de la rumeur ou d'un mode de fonctionnement enfin transparent...


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