Réunis, samedi, pour le deuxième round des débats sur la constitution, les députés de l'Assemblée Nationale Constituante ont adopté 15 articles de la future constitution tunisienne. Dans une atmosphère moins tendue que la veille mais émaillée par quelques accrocs, les députés ont entériné les 15 articles dont le premier et le deuxième. Le premier définit le régime tunisien, la république, sa langue, l'arabe, et sa religion, l'islam. Quant au deuxième, il énonce le caractère civil de l'état. L'article 6 débattu dans l'après midi a suscité quelques remous. C'est encore Azed Badi, député du mouvement Wafa, qui s'est démarqué. Proposant la veille d'ancrer l'identité arabo-musulmane dans le projet de la constitution, il a estimé que l'article 6, qui souligne que « l'état est le garant de la liberté de conscience », ouvre la porte à la propagation de l'idéologie satanique. L'article 6 énonce en effet que l'état est le « gardien de la religion », « le protecteur du sacré » et le « garant de la liberté de conscience ». Les articles 7 portant sur le rôle central de la famille, le 8 définissant le rôle de la jeunesse, et le 9 se liant à l'exercice de la citoyenneté et son devoir à « préserver l'unité de la patrie ont été adoptés sans tensions sauf pour l'article 7. L'article 12 dont un amendement porte sur l'intégration de la discrimination positive en faveur des régions défavorisés a déclenché une polémique et a été rejeté à une voix près. Néji Gharssali, député indépendant à Kasserine a estimé que la discrimination positive en faveur régions est un droit légitime. Levée à 23h, la séance doit reprendre ce dimanche.