Dans le cadre de son cycle conférences et séminaires et fidèle à sa culture de proximité pour une relation directe étudiants et experts, Dauphine | Tunis a organisé le jeudi 27 février, un petit déjeuner-débat sur le thème ‘'Microfinance : Enjeux et perspectives'', animé par M. Baptiste Venet. L'invité du jour, M. Baptiste Venet, économiste universitaire, a partagé avec un public varié composé des jeunes étudiants dauphinois, d'experts et professionnels de la microfinance ainsi que des chercheurs du domaine, le monde de la microfinance, ses chiffres, sa réalité, son devenir ainsi que son rôle dans les sociétés et dans le système financier. Un public curieux et intéressé, qui n'a pas manqué d'animer le débat par des questions à la fin de la conférence, à un moment où la microfinance s'inscrit entant qu'enjeux critique pour les tunisiens, tant pour ses étudiants effervescent de s'engager dans une filière en plein essor avec des perspectives de recrutement imposante, que pour ses professionnels dans un marché Tunisien enclin à l'arrivée de nombreux acteurs sur le marché, aussi bien que pour la société civile Tunisienne parmi laquelle près d'un million de micro-entrepreneurs seraient en attente d'un financement, selon M. Venet. Lors de son allocution, le maître de conférence Dauphinois a tout d'abord situé le cadre d'un secteur en plein essor, en constante évolution depuis sa démocratisation au temps de la Grameen Banque instiguée par le Pr, Muhammad Yunus. L'économiste a alors présenté l'un des rares secteurs ayant émergé des pays en développement pour conquérir leurs homologues d'ores et déjà développés ; un secteur s'adressant aux pauvres, aux femmes, aux moins éduqués, aux habitants des zones rurales pour relever leurs niveaux de vie quand le système financier formel les délaisse. On apprend d'ailleurs lors de ce débat,que dans les pays en développement,près de 59% des individus n'ont pas accès au système de financement formel contre seulement 11% dans les pays développés. Des chiffres, et des statistiques, M. Baptiste Venet en a présenté plusieurs, issues des rapports de l'International Summit of Microfinance,signalant l'existence de disparité entre les régions, démontrant que si l'Asie bénéficie de 70% de taux de couverture,l'Afrique, elle, n'en bénéficie que de 11%. Le conférencier explique cela entre-autres par l'insertion croissante de la finance islamique dans le paysage financier africain, qui se présente comme un substitut à la microfinance. M. Venet a noté, également, que 82,7% des microcrédits accordés sont destinés à des femmes, pour un taux d'intérêt moyen annuel estimé à 27% (chiffres 2011) et un taux de remboursement qui dépasse les93%. Pour conclure, M. Baptiste Venet, a discuté des impacts de la microfinance, qui bien qu'ils soient macro-économiquement difficiles à évaluer, lorsqu'il s'agit par exemple d‘estimer le taux de PIB issu de l'octroi des microcrédits, sont facilement mesurable micro-économiquement par le biais des études d'impact. Le conférencier Dauphinois a finit sur un des sujets des plus à l'actualité dans le monde de la microfinance : le Mobile Banking, permettant de procurer des services types tels que les transferts, l'épargne, le payement des factures, et qui représente un axe de développement crucial pour la microfinance en facilitant les modalités de ce secteur parfois victime du manque d'institutions bancaires dans les zones rurales, impliquant ainsi un déplacement nécessaire pour les micro-entrepreneurs pour procéder à leur remboursement ou opérations financières courantes. Pour M.Venet, la loi devrait favoriser l'arrivée sur le marché Tunisien de nouveaux intervenants en matière de micro-finance appelant les opérateurs dans ce domaine à fournir l'information à leurs clients et à les orienter pour les protéger contre tout risque de surendettement en appuyant que « La relation de confiance entre l'institution et le client est au cœur du principe de la micro-finance ». On note l'arrivée d'organisme internationaux spécialisés en microfinance dans le paysage économique Tunisien tels que ADIE , ADVANS et bien d'autres.