La grippe aviaire, qui avait tellement sévi dans les contrées de l'Asie du Sud, et qui a laissé derrière elle la mort et la désolation, frappe aux portes de la Tunisie. Et par où elle vient frapper ? Paradoxalement, par la porte de derrière ! Comme le dirait si bien une de nos connaissances : On l'attendait du côté Nord, elle a débarqué du côté Sud-Est. Car la Tunisie avait toujours braqué ses sentinelles sur les côtes Nord Est pour déceler tout signe de la maladie ramenée par les oiseaux migrateurs en provenance de l'Europe. Or, voilà que Le ministère de l'agriculture a déclaré dans un communiqué rendu public, vendredi 14 mars 2014, que la Tunisie est indemne de la maladie d'Influenza Aviaire Hautement Pathogène H5N1 qui a été détectée « en Libye », en se basant sur les résultats du réseau d'épidémio-surveillance en place. Il serait, quand même, intéressant de savoir, de quel côté la maladie est rentrée en territoire libyen, quand on sait que le virus responsable de cette peste est, en général, ramené par les oiseaux migrateurs en provenance des contrées atteintes, et que la Libye n'a jamais figuré sur la liste des trajets de migration de ces oiseaux, au contraire de la Tunisie (grâce au détroit entre la Sicile et le Cap Bon). Si on ajoute à cela, la sombre histoire des milliers de volailles qui sont mortes il y a quelques semaines dans la région de Sfax, et que les autorités ont tenu à passer sous silence, et si on sait que la Libye se ravitaille presqu'exclusivement de la Tunisie en volailles, on serait en droit de se demander si c'est à la Tunisie de se prémunir de l'importation de la maladie de la Libye, ou le contraire ? Néanmoins, les services de la santé vétérinaire relevant du ministère ont renforcé la surveillance sanitaire vétérinaire et redoublé d'efforts en mesures préventives pour empêcher l'introduction de la maladie sur le territoire tunisien. Il est à rappeler que cette maladie animale est responsable de mortalités très élevées au sein des élevages de volailles, mais qu'en plus, c'est une maladie qui peut, sous certaines conditions se transmettre de l'animal à l'homme, occasionnant, alors une mortalité assez élevée. Les mesures préconisées par le ministère de l'agriculture sont, essentiellement : - renforcement du contrôle aux frontières au niveau des gouvernorats frontaliers et l'application de l'arrêté du Ministre de l'agriculture du 10 aout 2011 portant interdiction d'importation et de transit de toutes les espèces d'oiseaux et toutes les catégories de leurs produits, provenant de pays contaminés par la peste aviaire. - renforcement du contrôle sanitaire vétérinaire dans tous les élevages de volailles industriels, traditionnels et des oiseaux migrateurs au niveau des zones humides et la prise de prélèvements selon le programme de surveillance en place. A cette occasion, le ministère de l'Agriculture attire l'attention sur la gravité de l'approvisionnement en volailles des marchés illégaux et sur l'importance de l'application des mesures de biosécurité dans les élevages de volailles, et dans les filières d'abattage et de distribution.