• Les résultats bactériologiques révèlent un taux de contamination par les salmonelles zootechniques assez élevé : 50 % à Monastir, 21 % à Sousse et 50 % à Sfax. - Les infections chez la volaille ont été toujours au centre de préoccupations des producteurs, des vétérinaires et des autorités sanitaires. C'est dans ce cadre que s'inscrit la deuxième journée nationale avicole organisée à Hammamet par la Société Scientifique Tunisienne de Médecine Vétérinaire Aviaire (SSTMVA). La salmonellose est parmi les maladies d'origine alimentaire les plus fréquemment signalées dans le monde. Il existe de nombreuses voies de transmission possibles pour ces organismes, mais la viande de poulet d'élevage commercial a été identifiée comme l'une des plus importantes. Cette journée avicole a permis d'instaurer des échanges soutenus et tangibles d'informations et de données fiables pour une meilleure connaissance et une maîtrise de la situation épidémio-clinique et zootechnique du secteur avicole. « La persistance et l'émergence de certains pathologies graves telles que l'influenza aviaire, la bronchite infectieuse, la maladie de Gumbo, les coûts de plus en plus élevés des aliments et les exigences réglementaires en matière de protection de la santé animale et humaine, présentent toujours un vrai défi pour le secteur avicole, composante d'une importante capitale pour le pays tant sur le plan économique que social », a précisé le Dr Abdeljelil Ghram, président de la SSTMVA. Malgré l'expérience importante (plus de 30 ans d'existence) dont bénéficie l'aviculture intensive tunisienne, certains éleveurs (essentiellement petits et moyens) ne maîtrisent pas complètement la technique d'élevage : mauvaise utilisation des moyens de production, négligence des règles d'hygiène élémentaires ... Ceci se traduit par la multiplication de certaines maladies qui occasionnent des pertes importantes au niveau des élevages comme la salmonellose. La salmonelle est une espèce de bactérie présente dans les intestins des volailles. Ces bactéries peuvent être transmises aux humains par l'ingestion de produits animaux ou autres qui n'ont pas été bien conservés (réfrigérés) ou bien cuits et sont alors cause d'empoisonnement alimentaire accompagné d'une gastro-entérite aiguë. Des programmes d'analyse des risques et de maîtrise des points critiques (HACCP) sont en place « de la ferme à la table » de sorte à garantir la salubrité de la production alimentaire. Toutefois comme le précise M.Wahib Mehri de l'Institut de Recherche Vétérinaire de Tunisie (Sousse), « les salmonelles constituent un facteur limitant pour le secteur avicole. Elles représentent un risque non seulement pour les élevages mais surtout pour l'homme en tant que consommateur de leurs denrées. Les résultats bactériologiques ont révélé un taux de contamination par les salmonelles zootechniques assez élevé 50 % à Monastir et 21% à Sousse ». A Sfax, la prévalence de la contamination par la Salmonella des bâtiments producteurs est de 50 %. Cette situation a accéléré la mise à niveau sanitaire des élevages et la vaccination. Ce qui a permis le contrôle de ces salmonelloses. Un programme national de contrôle Les résultats démontrent la prédominance de la salmonelle chez les volailles. L'isolement des salmonelles à partir de l'environnement des bâtiments de volaille montre, selon l'étude réalisée dans ce sens, la difficulté de les éradiquer. D'où la nécessité du renforcement du contrôle d'hygiène. Pour atteindre cet objectif, a souligné Wafa Ben Hamouda de la Direction Générale de la Santé Vétérinaire, « l'autorité compétente en matière de santé animale a été chargée d'établir et de mettre en application un programme de contrôle des salmonelles en premier lieu dans les élevages reproducteurs à partir du 1er janvier 2010 et couvrant une période d'au moins trois années consécutives. Ce programme peut être étendu par la suite aux autres stades de production ainsi qu'aux stades de préparation et de transformation, selon des modalités et un calendrier fixé par un arrêté promulgué par les ministères de l'Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche et de la Santé publique. Ce programme national de contrôle des salmonelles comporte deux composantes : un autocontrôle réalisé par les exploitants des établissements de volaille et les responsables de couvoirs en se basant sur un programme de prélèvement et un contrôle exécuté par les agents de l'autorité régionale compétente en matière de santé animale». Et la vaccination ? « La demande sur les produits avicoles est de plus en plus importante. Il en résulte comme l'a précisé le Dr Moncef Bouzouaia un besoin de plus en plus impérieux d'intensification de la production. Ce qui représente un facteur d'augmentation des risques sanitaires. En même temps, les lobbies de consommation ont augmenté et leurs niveaux d'exigence en matière de qualité des produits, refusant légitimement les résidus de substances chimiques, de médicaments, la présence de germes zootechniques et se préoccupent de plus en plus d'environnement et du bien être animal. Les stratégies de contrôle des maladies, mises au service de ces productions ont connu beaucoup de développement avec la biosécurité, les plans d'éradication et les programmes de vaccination de plus en plus élaborés avec des vaccins classiques vivants ou inactivés, évoluant à la demande des utilisateurs vers des vaccins plus faciles à utiliser et plus efficaces. C'est ainsi que sont apparus des vaccins fruits de travaux de génie génétique assurant une bonne réaction post vaccinale utilisés de plus en plus tôt dans la vie de l'animal ».