Le Syndicat des pharmaciens privés a décidé, à la suite d'une réunion ce samedi, de ne pas renouveler leurs conventions avec la CNAM, convention connue sous la dénomination de « tiers payant ». Selon les termes de cette convention, les assurés jouissant de cette formule de prise en charge, pouvaient avoir leurs médicaments en payant juste 30% de son prix, alors que la CNAM assurait le reste de la somme au profit des pharmaciens. Donc, les retombée de l'issue de ce conflit entre la caisse et le syndicat des pharmaciens, va priver les assurés de ce privilège. Ils seront, à partir du 8 juin prochain, tenus de s'acquitter de la totalité du prix de leurs ordonnances. Des sources proches du syndicat des pharmaciens privés ont déclaré à TunisieNumérique que les pharmaciens officinaux déploraient une telle issue de ce « conflit » avec la CNAM et dont l'assuré social va payer les frais. Mais ces mêmes sources assurent que les pharmaciens ont été acculés à prendre cette mesure, devant l'indifférence totale affichée par la CNAM et le ministère de tutelle, à leurs sollicitations et leur situation devenue précaire. Nos sources ont expliqué que cette situation dure depuis plus d'une année, et que les pharmaciens avaient ; l'année dernière, consenti à renouveler pour une année la convention, en attendant que la CNAM n'honore ses engagements. Mais devant la persistance des problèmes, ils ont été dans l'obligation de prendre ces décisions douloureuses. Les problèmes essentiels qui opposent les pharmaciens officinaux à la CNAM sont, du fait probablement, des difficultés de trésorerie de la caisse, que celle-ci accumule beaucoup trop de retard pour payer les factures présentées par les pharmaciens. Ces retards atteignant, et dépassant parfois, les trois mois, au lieu des quinze jours stipulés par la convention. Par ailleurs, et toujours dans le but de retarder le paiement, la CNAM a acquis l'habitude de rejeter la plupart des dossiers qu'elle reçoit, pour une raison ou pour une autre. Ceci sans compter les multiples retenus à la source non motivées et non conformes aux dispositions de la convention, alors que les pharmaciens sont des prestataires de services et les dossiers qu'ils présentent ne devraient pas être traités en tant que simples factures et soumis à de telles retenues à la source. Les personnels des bureaux régionaux de la CNAM sont, à cause de ces agissements, tombés dans une relation conflictuelle avec les pharmaciens. Le contact est devenu tendu, voire par moments, hostile. De ce fait, les pharmaciens se sont retrouvés dans l'incapacité d'honorer leurs engagements financiers envers les grossistes fournisseurs de médicaments, et même envers leurs personnels. Devant cette situation de crise que vivent la plupart des pharmaciens officinaux, et surtout devant l'indifférence totale affichée par la direction de la CNAM et, parait-il, aussi de la part du ministre de tutelle, les pharmaciens se sont retrouvés acculés à prendre cette mesure de non renouvellement des conventions, en attendant de trouver des bases solides de dialogue et de concertations avec leurs vis-à-vis. Les pharmaciens espèrent, néanmoins, que la situation soit démêlée le plutôt possible sans en arriver à léser les assurés sociaux dans leurs droits. Ces assurés qui seront finalement les boucs émissaires de cette situation puisqu'ils paient leurs cotisations à la caisse qui, de par sa mauvaise gestion, n'arrive plus à honorer ses engagements envers les prestataires de service en matière de soins.