Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Les pharmaciens d'officine menacent de suspendre l'application du mode du tiers payant ! Corps de métier: Retards de paiement, système informatique défectueux, mauvais accueil dans les bureaux de la CNAM...
La contestation contre les ratés du système national d'assurance maladie reprend de plus belle dans les rangs des pharmaciens d'officine. Six ans après la signature de la convention sectorielle entre le syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie (SPOT) et la Caisse Nationale d'Assurance-Maladie les «maux» du système s'accumulent et la pilule devient dure à avaler pour ces acteurs centraux de la chaîne de soins. Lassés de voir leurs doléances tomber depuis plusieurs années dans l'oreille d'un sourd, les pharmaciens d'officine ont menacé, dans un communiqué publié hier, de suspendre l'application du mode du tiers payant qui leur donne du fil à retordre. « Le syndicat des pharmaciens d'officine informe les citoyens qu'il (…) pourrait bientôt être contraint à suspendre l'application du dispositif du tiers payant au cas où la CNAM continue à ignorer ses revendications », a averti le syndicat dans son communiqué au ton frondeur. Le syndicat précise également qu'il ne compte pas renouveler la convention sectorielle le liant à la CNAM qui expire durant le mois de juin 2013. La colère des pharmaciens d'officine trouve essentiellement son origine dans les failles apparues au niveau du mode du tiers payant (le pharmacien livre les médicaments au patient contre un ticket modérateur payé par le patient et représentant une petite partie de la facture, avant de se faire rembourser par la suite par la CNAM). Ces failles se rapportent au retard du paiement du solde de la facture par la CNAM. La convention sectorielle stipule dans son article 42 que la caisse procède au paiement intégral du pharmacien dans un délai maximum de 7 jours et ajoute plus loin qu'en cas d'incident empêchant la caisse de respecter le délai conventionnel de 7 jours, le paiement s'effectue dans les 2 jours ouvrables suivants sur simple demande du pharmacien.» Dans la pratique, ces délais sont rarement respectés. Le retard varie souvent entre 40 et 20 jours. Désagréments Ce retard de paiement induit une perte financière aux pharmaciens. Il engendre des frais supplémentaires et une perte de temps pour les pharmaciens. Pour se faire payer, ces professionnels de santé sont, en effet, obligés de se déplacer au centre de la CNAM le plus proche et de faire la queue pour récupérer leurs dûs. Le retard de paiement cause aussi des désagréments d'un autre genre aux pharmaciens. « Nos confrères sont souvent victimes de mauvais traitements de la part des agents exerçant dans les centres régionaux et locaux de la CNAM », précise le syndicat dans son communiqué. Autre doléance des pharmaciens d'officine : les défaillances dont souffre le système informatique servant à l'échange de données avec la CNAM. « Le système numérique d'échange de données sur les actes conventionnels est loin d'être fiable. Ce système très compliqué génère souvent des erreurs et cause une perte de temps énorme au pharmacien », martèle le syndicat, qui réclame le recours à la carte magnétique pour simplifier les procédures. D'autre part, le syndicat des pharmaciens d'officine proteste contre la distribution de certains médicaments spécifiques par les polycliniques de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Cette distribution de médicaments pris en charge par la CNAM en dehors du circuit officinal pose deux problèmes. Primo, les cliniques de la CNSS ne sont implantées que dans six villes, ce qui oblige les patients à faire des km pour chercher ces médicaments. Secundo, les caisses de sécurité sociale ne doivent aucunement jouer un rôle de distributeur de médicaments. Ce rôle doit, en effet, rester le monopole des pharmaciens. Dans son communiqué, le syndicat des pharmaciens d'officine réclame notamment le lancement de négociations avec le CNAM afin de résoudre le problème de retard du paiement, l'écoulement des médicaments dits spécifiques dans le circuit officinal, la modernisation du système numérique d'échange de données et l'amélioration de l'accueil réservé aux pharmaciens dans les centres régionaux et locaux de la CNAM.