Les négociations entre la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) et le Syndicat des Pharmaciens d'officine devraient, en principe, reprendre afin de rapprocher les points de vue encore divergents. Contacté Rached Garaali secrétaire général du syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie nous a précisé que le syndicat est en pleine négociation avec la CNAM." Cette convention prendra fin le 8 juin 2013 dit-il et nous ne sommes pas prêts à la renouveler que sous huit conditions dont la première les avenants, prévus par la convention, qui n'ont été jamais signés par refus de la CNAM qui est appelé aussi de résoudre le problème de retard de paiement et d'une façon radicale. La convention stipule dans son article 42 que la caisse procède au paiement intégral du pharmacien dans un délai maximum de 7 jours « en cas d'incident empêchant la caisse de respecter le délai conventionnel de 7 jours, cette dernière, sur simple demande du pharmacien, procède au paiement du montant du décompte objet du retard et ce dans les 2 jours ouvrables. » En effet, chaque retard nécessite un déplacement au centre concerné et une longue attente pour contacter le chef de centre et espérer pouvoir débloquer la situation, et quand on sait que plusieurs de nos confrères sont installés à plusieurs dizaines de kilomètres de leur centre d'attache, on peut facilement imaginer le préjudice que cela leur cause. Troisième condition c'est l'amélioration de système d'échange numérique qui n'est pas fiable. Il faudrait améliorer aussi le service d'accueil des pharmaciens qui n'est pas au top actuellement. Les pharmaciens sont obligés d'attendre et de revenir plusieurs fois. On ne peut plus accepter cette situation. Les négociations à propos des médicaments distribués par les polycliniques du CNSS n'ont jamais eu lieu et trainent énormément et nous sommes à deux mois de l'échéance. Rached Garaali secrétaire général du syndicat des pharmaciens d'officine de Tunisie nous a expliqué que ces produits spécifiques sont distribués par les cliniques de la CNSS. Ils devaient être commercialisés dans le privé. C'est la promesse faite par l'ex PDG de la CNAM. Or depuis 2007 le montant d'achat des polycliniques était autour de 50 milliards. Ce chiffre est passé en 2011 à 220 milliards. Donc au lieu de diminuer les achats, ces polycliniques les ont multipliés par 5 sous prétexte qu'ils vont économiser la marge bénéficiaire du pharmacien. Ce qui est complètement faux car la distribution des médicaments par les polycliniques de la CNSS répond aux mêmes critères de gestion que dans la distribution dans les officines privées. Or sur le plan comptable on est en train de faire de 14% en charge sur une marge de 26%. Donc en réalité nous faisons du 12% et sur ces 12% les pharmaciens reversent sous forme d'impôt à peu près le 1/3. Qu'est ce qui reste dans les poches du pharmacien ? Seulement 8% après impôt. Ainsi ces polycliniques font une concurrence déloyale. En tant que pharmaciens, nous nous opposons à cette distribution pour deux raisons. Primo les cliniques de la CNSS ne sont concentrées que dans quelques villes. La caisse oblige les patients à faire des kms pour chercher ces médicaments. Ce qui est injuste pour cette population. Secundo, la CNAM ou la CNSS n'a pas un rôle de distributeur de médicaments. C'est le monopole des pharmaciens. Cette distribution des médicaments par la CNSS ne se justifie pas. La loi est claire. La pharmacie centrale n'a le droit de vendre les médicaments que pour les pharmaciens. La CNAM avait promis de faire diminuer le nombre de ces produits spécifiques en les faisant intégrer progressivement dans le circuit officinal, ce qui non seulement n'a pas été fait »Bref, cette relation Pharmaciens-CNAM doit être basée sur un partenariat conscient et responsable. Le but est de servir le patient et œuvrer pour un meilleur service. L'essentiel est d'arriver à un accord qui ménage les intérêts des deux parties. Il faudrait s'attendre à ce que le Syndicat et la CNAM fassent des concessions pour arriver à un compromis d'ici le 8 juin.