Interrogé, en marge de la conférence des jeunes d'Ennahdha, sur leur renoncement à présenter un candidat aux présidentielles, Rached Ghannouchi, a soutenu l'idée d'une union consensuelle. « Nous ne voulons pas laisser croire que nous cherchons à dominer tous les centres du pouvoir » a avancé le leader d'Ennahdha reconnaissant, en filigrane, l'autoritarisme, de la confrérie islamiste. Et de poursuivre qu'Ennahdha avait pris la mesure du « séisme » qui a frappé les pays du printemps arabe… « Notre maintien au pouvoir allait mettre la transition démocratique en péril » a concédé Ghannouchi soulignant que le départ d'Ennahdha était salutaire ayant permis, de facto, à préserver la Tunisie de l'onde de choc qui soufflait sur tous les pays de la région. Tous les observateurs se sont accordés à dire que le traumatisme de l'expérience égyptienne avait conduit le mouvement islamiste à ne pas se radicaliser davantage. Le président du mouvement a jugé qu'une candidature d'Ennahdha à la présidentielle accréditerait, de fait, une logique de règne au pouvoir. « Nous avons prouvé notre compatibilité avec la démocratie et notre sens de l'intérêt général » a conclu Rached Ghannouchi.