La stratégie du moindre risque. Inflexible depuis plusieurs mois sur sa proposition de « candidat consensuel », le mouvement Ennahdha a, finalement, décidé de jeter l'éponge en laissant le libre arbitre à ses électeurs de choisir leur candidat. Appelant ses électeurs à faire le choix de « la neutralité positive », le mouvement Ennahdha les a exhorté à voter en masse et en leur âme et conscience de manière à préserver la démocratie et à se prémunir de l'hégémonie. Depuis son net recul aux élections législatives et la débâcle de ses alliés de la Troïka, Ennahdha se trouve entre le marteau et l'enclume. Entre sa base électorale favorable au soutien du président sortant, Moncef Marzouki, et sa volonté du compromis et de peser pleinement dans la nouvelle majorité, Ennahdha a opté pour le repli en émettant, substantiellement, une consigne de vote. Avec ses 69 sièges à la nouvelle Assemblée des représentants du peuple, Ennahdha demeure la deuxième force politique du pays.