Alors qu'il se fait silencieux sur les estimations le donnant en tête du premier tour, le président de Nidaa Tounès, Béji Caïd Essebsi, a accordé ce matin un entretien à la radio RMC . Intervenu au micro de Jean Jacques Bourdin, le chef de Nidaa Tounès a affirmé que les islamistes d'Ennahdha ont soutenu le candidat Moncef Marzouki. « Il faut savoir que ceux qui ont voté pour Monsieur Marzouki sont les islamistes. Ce sont eux qui se sont arrangés pour être avec lui… c'est-à-dire les cadres d'Ennahdha, c'est-à-dire le parti qui est encore plus extrémiste qu'(Ennahdha). Nous avons aussi avec lui des salafistes jihadistes et (…) les ‘ligues de défense de la révolution' [Ligues de protection de la révolution, LPR] qui sont tous des ‘partis' violents ». Le président de Nidaa Tounès a enfoncé le clou s'étonnant que le président de la République qui « n'a jamais dépassé 10% dans les sondages en fasse « maintenant 32%.» »Comment il les a inventés s'il n'avait pas tout ce monde-là devant lui » s'est exclamé Béji Caïd Essebsi. Le président de Nidaa Tounès a estimé que le recours à un deuxième tour résulte d'une démobilisation des électeurs de Nidaa Tounès. »Si nous n'avons pas eu 51%, c'est qu'il y eu certaines parties qui sont (…) de notre obédience (…) qui ne se sont pas mobilisées » a-t-il avancé prédisant une polarisation des votes au second tour. « Malheureusement, il va y avoir une coupure en deux, les islamistes d'un côté et puis tous les démocrates et les non-islamistes de l'autre » a-t-il encore jugé. Il a d'ailleurs estimé qu'il est le seul à pouvoir rompre avec » l'ancien régime de la Troïka » en réponse aux critiques le renvoyant à son âge et à son étiquette RCDiste. »Je représente la Tunisie de l'avenir, car le problème n'est pas dans l'âge du candidat mais dans son programme et son état d'esprit », a-t-il enfin déclaré, disant défendre « un Etat fort », c'est-à-dire « un Etat de droit, un Etat juste », avec un « Islam modéré ».