Comme connu, le bureau exécutif de Nidaa Tounes a tenu, ce samedi 31 janvier, une réunion extraordinaire, dans un hôtel de la capitale. Cette réunion s'est déroulée, selon des sources proches du parti, dans une ambiance, pour le moins qu'on puisse dire, houleuse. La tension était palpable, et par moments, les nerfs à fleur de peau. Ce qui serait normal, vu que de nombreux participants à cette réunion étaient conscients qu'il s'y jouait la survie même du parti. Au cours de cette réunion, plusieurs points ont été abordés à l'ordre du jour. Des points qui ont été annoncés aux différents médias, sur place, par quelques dirigeants du parti, comme l'installation d'un bureau politique plus élargi représentant les différentes composantes de la formation, de même que la préparation des structures du parti aux prochaines échéances électorales, ou le démarrage dans les plus brefs délais dans la préparation du congrès du parti... Mais l'essentiel de la réunion a tourné autour de la composition du prochain gouvernement de Habib Essid et des éventuelles coalitions avec les quelles il faudra opérer pour s'octroyer une majorité parlementaire au vote de confiance. Finalement, les participants à la réunion ont trouvé une formule assez « élégante » pour témoigner de leur refus absolu de faire participer Ennahdha au gouvernement. Une formule, dont nous publions ci-dessous une copie manuscrite, qui recommande la constitution d'un gouvernement qui « respecte la volonté des électeurs de Nidaa Tounes et reflète le programme politique du parti et son projet de société moderniste ». Et qui insiste deux lignes plus bas, sur : « La nécessité d'établir des coalitions qui prennent en considération l'avis des électeurs de Nidaa Tounes, et capables de réaliser les aspirations du peuple »... Tout cela pour dire dans une formule assez protocolaire que les élus et dirigeants de Nidaa Tounes, conscients du message qui leur avait été transmis par les tunisiens à travers les urnes, refusent de faire revenir au premier plan les figures d'Ennahdha que la majorité des tunisiens tiennent pour responsables de la situation désastreuse actuelle du pays. Et ce n'est pas tout... Les participants ont tenu à faire transmettre, sur le champ, ces recommandations au chef du gouvernement chargé, histoire de lui faire entendre que ce sont, là, leurs décisions et qu'ils y tiennent, et qu'ils campent là-dessus, et qu'ils lui transmettent illico presto, avant que d'autres ne se chargent de les déformer, sous prétexte de les adoucir. Et c'est investi de cette mission, qu'un groupe de hauts dignitaires du parti se déplaça sur le champ aux bureaux de Habib Essid pour lui transmettre les doléances de leurs bases. Et ces dignitaires, en l'occurrence, Taieb Baccouche, Mohamed Ennaceur, Boujemâa Remili et Fadhel Ben Omrane le président du bloc parlementaire du parti, ont, effectivement, transmis le refus catégorique des bases de leur parti d'intégrer Ennahdha au prochain gouvernement. Ils sont même allés plus loin, en assurant au chef du gouvernement chargé, qu'il n'avait pas à s'inquiéter du vote de confiance à l'ARP, puisqu'ils s'amenaient vers lui, forts du soutien de pas moins de 120 députés qui seraient de leur côté.