Taoufik Bouaoun, l'inspecteur général de la sureté nationale, a été auditionné, ce jeudi matin, par le juge d'instruction près du tribunal de première instance de Tunis, et ce dans le cadre de la plainte ayant conduit au limogeage de Mohamed Ali Laroui de son poste de porte parole du ministère de l'intérieur. Au cours de l'audience, l'inspecteur général de la sureté nationale a tenu à préciser qu'il n'avait pas déposé plainte contre Laroui, pour des considérations personnelles. Ce qui l'avait motivé, c'était uniquement et exclusivement, a-t-il insisté, la volonté de laisser les agents et les cadres de l'institution sécuritaire accomplir leur travail dans un milieu serein, concentrés sur la guerre qu'ils sont en train de livrer au terrorisme. Il voulait empêcher qu'on porte atteinte à leur moral, et qu'on les implique dans des surenchères et des manipulations voulues par des forces occultes et même des parties politiques. Pour lui, il fallait, absolument, faire cesser cette atmosphère malsaine dans laquelle les agents étaient appelés à évoluer. Ambiance truffée de chantages de toutes sortes, voire de menaces directes ou indirectes, le tout pour balancer des directives masquées et insidieuses, qui vont à l'encontre de l'intérêt de l'institution et de l'Etat, notamment en cette période critique. Dans ce cadre, l'inspecteur général de la sureté nationale a présenté au magistrat, les documents qu'il fallait pour étayer sa démarche première. D'un autre côté, l'inspecteur général de la sureté nationale a informé le juge d'instruction qu'il a retiré sa plainte à l'encontre de l'ancien porte parole du ministère de l'intérieur, car, a-t-il expliqué, c'était une question d'éthique et de principes, que de ne pas chercher à nuire à un collègue, et que l'institution sécuritaire ne peut évoluer et être efficiente, que dans le cadre de l'union sacrée de tous ses enfants. Sur ce plan, Taoufik Bouaoun a insisté sur le fait qu'il n'avait aucun grief personnel contre Laroui, et ce qui l'avait motivé dans sa démarche c'était uniquement son soucis d'épargner à l'institution sécuritaire et à ses agents et cadres tous les problèmes qui risqueraient de dévier l'attention et la concentration des hommes de troupes, des vrais problèmes de l'Etat, et des vraies missions qu'ils sont appelés à accomplir.