Nejem Gharsalli, le nouveau ministre de l'intérieur, est en train de mener des opérations d'assainissement des structures sécuritaires relevant de son autorité. Il serait, même, en train d'opérer une purge en bonne et due forme, pour « soulager » l'institution sécuritaire des éléments « suspects » d'allégeance à certaines parties politiques, et de présider à l'instauration d'un système sécuritaire parallèle. Et dans ce registre, les limogeages et autres formes de « remerciements » se multiplient chaque jour un peu plus, et commencent à cibler les personnes qu'il fallait, là où il le fallait. Et c'est une bonne chose qui permettra au nouveau ministre, non seulement, de travailler avec plus de confort et d'assurance, dans un esprit de confiance totale entre lui et ses premiers collaborateurs, mais aussi, de se défaire, en quelque sorte, de l'étiquette dont certains l'ont gratifié au moment de sa nomination à la tête du département, comme étant connu pour être assez proche de certaines parties politiques ou de quelques uns de leurs leaders, et qu'il avait été imposé par ces parties pour assurer leurs intérêts et garder « au frais » les dossiers qui pourraient les « déranger ». Mais ce qui est aussi, sinon plus, important dans ces remaniements qu'est en train d'opérer Gharsalli à la tête des directions de son département, c'est les noms des personnes qui ont été réhabilités et remis dans les postes clés du ministère de l'intérieur. Des cadres connus pour leur expérience et leur compétence dans leur domaine, et qui avaient été écartés des postes de décision au sein du ministère par le ministre nahdhaoui qui était en charge du département, ce qui avait eu pour conséquence la déliquescence que tout le monde sait des services sécuritaires du pays, et par là même, l'installation et l'inflation de phénomènes de délinquance auparavant étrangers au pays, dont le terrorisme, qui est devenu la première plaie de la Tunisie. C'est ainsi que commencent à réapparaitre à la surface des noms de cadres connus pour leur expérience et leur efficacité. Et parmi les nominations qui viennent d'être décidées, il y en a une qui revêt une grande importance, celle du directeur général de l'inspection générale de la sûreté. C'est une nomination « heureuse » que vient de réussir le ministre. D'abord de par le cadre qui y a été installé, Taoufik Bouaoun, en l'occurrence, un commissaire général connu pour sa compétence et son intégrité, un homme qui a su donner satisfaction dans tous les postes de commandement qu'il a occupé, jusqu'à celui de la direction de la police touristique, avant d'intégrer « le frigo » pour le plus grand bonheur des leaders d'Ennahdha. Mais c'est aussi, une nomination importante de par le poste en question, puisque de nos jours, et devant la perspicacité des opérations policières et la relative liberté d'expression acquise par les agents de l'ordre, qui ne semble pas plaire à tout le monde, puisqu'elle a mis à nu de trop nombreux dossiers de malversation, et la tentation grandissante, d'un côté, de les faire taire, et de l'autre d'en dire et révéler beaucoup plus, et peut-être un peu trop, il fallait bien instaurer une sorte de « garde fou » pour gérer tout cela, dans le sens que l'inspection générale de la sûreté devra gérer les dossiers disciplinaires des agents de la sûreté avec un esprit d'équité pour garantir le respect de l'éthique du travail, et en même temps, permettre aux agents de faire leur « travail » à l'abri de toutes représailles et toute tentation de dérapages, et d'abus. Ce qui donne à l'inspection générale un rôle de premier plan et donne toute la mesure de la nomination de quelqu'un comme Taoufik Bouaoun à sa tête. Mais à part tout ceci, cette purge qu'est en train d'opérer Nejem Gharsalli au sein des directions générales de son département, n'aura qu'un effet très réduit, si elle n'est pas complétée par une opération similaire à plus grande échelle en touchant les responsables sécuritaires régionaux, notamment ceux autour des quels planent quelques suspicions, mais aussi, ceux qui ont fait preuve d'insuffisance dans la gestion des dossiers sécuritaires dans certaines régions. En effet, Mr Gharsalli ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin !