Les Etats membres de l'UE ont adopté mardi la répartition en Europe de quelque 120.000 réfugiés, ignorant l'opposition annoncée par quatre pays de l'Est aux quotas proposés par Bruxelles. La mesure d'urgence proposée par la Commission européenne concerne 120.000 réfugiés syriens, irakiens et érythréens arrivés depuis la fin août en Grèce et en Italie, pays qui sont en première ligne face à une crise migratoire sans précédent sur le Vieux continent. La décision a été prise à la majorité qualifiée et s'impose donc à la République tchèque, la Hongrie, la Roumanie et la Slovaquie qui ont voté contre. La Finlande s'est abstenue. La Pologne, qui jusqu'ici faisait partie du bloc des opposants, a rejoint le camp de la majorité. La Commission européenne, à l'origine de cette proposition qui a divisé les Européens, a salué « une décision importante ». « Certains diront que l'Europe est divisée parce qu'on n'a pas atteint la décision par consensus mais nous sommes dans une situation d'urgence », a estimé le ministre luxembourgeois de l'Immigration Jean Asselborn, maître d'œuvre des négociations. « L'Europe a pris ses responsabilités » envers les réfugiés, a estimé le président français François Hollande, en déplacement à Londres. Amnesty International a salué la décision, jugeant « qu'au moins la paralysie complète a été évitée ». Mais « les chiffres de relocalisation sont toujours trop bas vu l'immensité de la crise actuelle », a estimé John Dalhuisen, le directeur de l'ONG pour l'Europe.