L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a réclamé, dimanche, à la Tunisie une enquête « minutieuse et impartiale » sur la mort « dans des circonstances suspectes » de deux hommes arrêtés par les forces de l'ordre. « Les familles ont fourni des photographies montrant des ecchymoses sur les visages et les corps » des deux hommes identifiés comme Sofiene Dridi et Kaïs Berrhouma, et ont déclaré que « les autorités ne les ont pas informées immédiatement de leur décès », a indiqué l'ONG basée à New York. La famille a trouvé la dépouille de Sofiane Dridi à la morgue de l'hôpital Charles Nicole à Tunis le 18 septembre, soit sept jours après son arrestation par la police lors d'un contrôle de passeport à l'aéroport de Tunis-Carthage, poursuit l'organisation. « Ni l'administration pénitentiaire ni la police n'avaient informé la famille de son arrestation », précise Human Rights Watch. La justice avait fixé au 18 septembre le procès de Sofiene Dridi, selon HRW mais il est décédé le 17 septembre et son corps a été rendu deux jours plus tard à sa famille. Le porte-parole de la prison où il était détenu a affirmé à la télévision que Sofiene était diabétique et qu'il il est mort d'une crise cardiaque » La 2ème victime Kaïs Berrhouma, arrêté le 5 octobre par la brigade antidrogue, a également été retrouvé par sa famille à la morgue de l'hôpital Charles Nicole quelques jours après son arrestation. Des témoins ont déclaré à l'ONG que l'homme de 36 ans avait été roué de coups « violents » lors de son interpellation. « La crédibilité du système judiciaire tunisien prendra un grand coup s'il ne peut pas expliquer comment et pourquoi ces deux personnes sont mortes », a estimé Amna Guellali, représentante de HRW à Tunis.