La jeune réalisatrice Leyla Bouzid a reçu, hier, le prix jeune talent « Women in Motion » décerné par la Fondation Kering. Ce prix lui a été attribué pour son long métrage « A peine j'ouvre les yeux». Leyla Bouzid n'est pas la seule réalisatrice qui a reçu ce prix, la Syrienne Gaya Jiji (37 ans) pour son premier long-métrage ‘‘Mon tissu préféré'', et l'Iranienne Ida Panahandeh , pour ‘‘Nahid'' ont eux aussi étaient couronnées. Le film nous plonge au cœur d'un été tunisien de 2010, quelques mois avant l'éclatement de la révolution, tout en lançant des clins d'œil aux agitations qui sévissent déjà au bassin minier de Gafsa. La réalisatrice nous invite à suivre les fougues d'une jeune adolescente de 18 ans, Farah, qui vient d'obtenir son bac avec mention. Quand sa famille la voit déjà médecin, elle préfère se consacrer à la musique avec son groupe de rock engagé... Insouciante, Farah dénonce l'état policier, la misère en Tunisie et veut passer à travers le micro des messages audacieux au temps ou tout le monde disait que tout va bien. L'audace du groupe qui tente de percer en se produisant dans les salles tunisiennes lui vaut d'être fiché et suivi par la machine policière au point d'être menacé et que ces menaces se sont concrétisées. C'est peut-être l'une des premières fois qu'on voit une scène d'interrogatoire sur une jeune fille dans un poste de police tunisien, sur grand écran... Celui qui visualise le film s'attache inconsciemment à Farah mais se retrouve surtout à partager l'angoisse de sa mère qui frappe à toutes les portes pour libérer sa fille...