Les révélations-accusations du député du bloc de Nidaa Tounes, Abdelaziz Kotti, faites auprès de certains médias en ligne, n'en finissent pas de susciter remous sur remous. Il a, en effet, accusé Habib Essid d'avoir commis sa plus grave « gaffe » en nommant Abderrahmen Bel Haj Ali au poste de directeur général de la sûreté nationale. Celui-ci, d'après Abdelaziz Kotti, et au lieu de s'occuper de faire tourner la machine sécuritaire, aurait constitué une brigade spéciale chargée d'espionner le président de la République, sa famille et des membres de Nidaa Tounes. Il a ajouté que suite à la révélation de cette « affaire » il ne restait plus à Habib Essid qu'à démissionner. Cette déclaration de Kotti pourrait être qualifiée de « révélation de la saison », puisqu'elle évoque sans le moindre soupçon de doute, et frontalement, les vraies raisons qui ont « poussé » Béji Caïed Essebsi à proposer sa fameuse initiative de gouvernement d'union nationale. Sachant que le but ultime de cette initiative n'est ni un but d'union, ni un but d'intérêt national. Il s'agissait, tout simplement, d'écarter Abderrahmen Bel Haj Ali de son poste. Et il semblerait que çà n'a pas pu se faire dans la douceur, vu que Habib Essid tenait à son bonhomme, et que de limoger quelqu'un comme Abderrahmen Bel Haj Ali ne s'annonçait pas simple, vu que le type n'avait plus à se défendre, mais que ce sont ses exploits qui le défendent. Puisque pour la première fois depuis cinq ans, on peut (presque) se féliciter d'avoir passé un mois de Ramadan tranquille, sans effusions de sang. Tout çà grâce à la maîtrise de BelHaj Ali et à ses actions d'anticipation qui ont décapité des dizaines de cellules terroristes, et fait avorter des dizaines d'attentats sanglants. Quand à l'espionnage dont parle Kotti dans ses accusations, force est de reconnaitre que cette histoire n'a ni queue ni tête. Car de tous temps, les membres de la famille du président, de même que les « dignitaires » des partis politiques, ont bénéficié d'une garde rapprochée, pour assurer leur sécurité, et non point, pour les espionner, comme il a été insinué. Et si cette présence policière rapprochée avait de quoi incommoder les « personnalités » sous protection, il faut bien croire qu'elles ne sont pas « clean », et qu'elles doivent en avoir des choses à cacher, voire à se reprocher. Mais il faut croire qu'en lançant ces dernières accusations, la campagne menée tambours battants pour dénigrer Habib Essid, a pris un sérieux virage, car elle a mis le doigt sur la raison essentielle de tout ce remue-ménage, et dévoilé l'identité de « l'homme à abattre » dans le gouvernement actuel. Et cette manœuvre est loin d'être intelligente, car elle n'est pas dénuée de risque, puisqu'elle pourrait casser tout le processus lancé par le président, depuis déjà, un mois, sur la grogne des tunisiens qui ne verront pas d'un bon œil, que l'on mette en péril leur sécurité et celle du pays, pour préserver les secrets, voire les « affaires » de certains individus, tout proches qu'ils soient du palais.