Les algériens, et plus spécialement, certaines sources diplomatiques, se sont rebiffés contre les manœuvres effectuées depuis quelques semaines par Rached Ghannouchi, et qui veut faire croire qu'il est capable de s'imposer comme « LA » personnalité incontournable dans la résolution de la crise libyenne. Cette réaction algérienne est venue en réponse à la réaction négative de nombreux officiels libyens, réaction de refus de l'intervention de Rached Ghannouchi dans leurs affaires internes, et qui reprochent aux algériens de vouloir passer, absolument, par lui. Car Ghannouchi n'a pas cessé de crier sur les toits qu'il était mandaté dans ses bons offices par la présidence tunisienne ainsi que celle de l'Algérie. Or les algériens voulaient démontrer qu'ils n'ont jamais voulu de ses interventions, comme il se plait à le faire croire. Une source diplomatique algérienne a déclaré hier, 13 février 2017 : « Alger n'a pas besoin du Tunisien Ghannouchi pour discuter avec ses frères Libyens » démentant, ainsi les allégations du Cheikh qui disait être mandaté par, entre autres, Bouteflika. Et concernant les motivations secrètes de Ghannouchi pour cet « effort », des responsables au ministère algérien des Affaires étrangères sont persuadés qu'en s'imposant comme un intermédiaire entre l'Algérie et les Frères musulmans libyens, le leader d'Ennahdha cherche à se faire une publicité gratuite sur le dos de l'Algérie. Ces responsables ajoutent qu'ils n'ont besoin des services de personne pour « discuter avec nos frères libyens ». Pour eux, c'est certain, Rached Ghannouchi profite des portes qui lui sont ouvertes en Algérie pour prouver à l'opinion tunisienne qu'il a encore du poids et surtout qu'il est une personnalité incontournable dans les milieux islamistes maghrébins. « Un capital crédibilité qu'il compte capitaliser par la suite lors des prochaines élections locales tunisiennes », ont-ils ajouté.