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L'Algérie est-elle réellement en train de tenter une médiation ?
Crise politique
Publié dans Le Temps le 19 - 09 - 2013

À vingt-quatre heures d'intervalle, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a reçu, le 11 et le 12 septembre, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, et le leader de Nidaâ Tounes, Béji Caïd Essebsi.
De son côté, l'ambassadeur de l'Algérie en Tunisie, Abdelkader Hajjar, a confirmé dans un entretien accordé le 18 septembre au journal algérien Al-Chourouk qu'il mène des discussions marathon avec des dirigeants de plusieurs partis politiques tunisiens ainsi qu'avec des représentants d'organisations de la société civile tunisienne sur les solutions à la crise politique consécutive à l'assassinat du député Mohamed Brahmi.
Le diplomate algérien, qui révèle qu'il était l'un des très rares diplomates étrangers accrédités à Tunis à ne pas avoir bénéficié de vacances durant l'été 2013, a révélé qu'il a, entre autres, rencontré le président de la République, Moncef Marzouki, le secrétaire général de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), Houcine Abbassi, la présidente de l'Union Tunisienne de l'Industrie, du Commerce et de l'Artisanat (UTICA), Wided Bouchammaoui, le président d'Ennahdha, et le leader de Nidaâ Tounes.
Abdelkader Hajjar ne s'est pas étalé sur la teneur de ces discussions. Il a, cependant, indiqué qu'il a suggéré à ses interlocuteurs de ne pas dissoudre l'Assemblée nationale constituante (ANC), partant du principe qu'«une légitimité incomplète vaut mieux qu'un manque total de légitimité».
A l'issue des rencontres entre Bouteflika, Ghannouchi et Caïd Essebsi, l'ambassadeur algérien avait exprimé presque la même position. « Ce n'est pas une médiation. L'Algérie n'a proposé aucune feuille de route, elle a simplement émis des conseils, comme celui de ne pas dissoudre l'Assemblée constituante. Ces rencontres se sont faites à la demande des Tunisiens», a notamment indiqué M. Hajjar dans un entretien accordé au quotidien algérien «Aujourd'hui».
On apprend, par ailleurs, de sources diplomatiques algériennes que le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal s'apprête à se rendre à Tunis pour une visite officielle dans les prochaines semaines.
«Rapprocher les positions »
Au regard de ce ballet diplomatique, il y a lieu de s'interroger si l'Algérie tente de jouer réellement un rôle de médiateur dans la crise politique opposant la Troïka au pouvoir à l'opposition en Tunisie ?
Selon des sources diplomatiques algériennes, Bouteflika est loin d'être indifférent aux tournures des évènements en Tunisie surtout que l'Algérie est visée par les combattants d'Al Qaïda au Maghreb islamique qui s'est implantée près de sa frontière, à Djebel Chaâmbi.
Lors de sa rencontre avec le président algérien, Rached Ghannouchi, qui était la première personnalité politique étrangère reçue par le président algérien depuis son retour à Alger après trois mois d'hospitalisation à Paris, a d'ailleurs évoqué avec le dirigeant algérien les perspectives de la transition politique en Tunisie. «La rencontre a permis de procéder à une évaluation de la situation dans les pays arabes et musulmans à la lumière des derniers développements, et les efforts consentis pour le succès de la période de transition en Tunisie », rapportait l'agence de presse officielle algérienne APS.
A l'issue de la rencontre entre Bouteflika et Béji Caïd Essebsi, des dirigeants de Nidaâ Tounes ont, d'autre part, confirmé la possibilité d'une médiation algérienne entre la coalition au pouvoir et l'opposition. «L'Algérie, qui est la grande sœur, peut rapprocher les positions des uns et des autres parce que sa sécurité nationale se joue sur notre territoire», a notamment indiqué le porte-parole de Nidaâ Tounes, Lazher Akremi.
Moins bavard que ses lieutenants, Caïd Essebsi s'est, quant à lui, limité à déclarer que le locataire du palais d'El Mouradia (palais présidentiel algérien, NDLR) s'est contenté de lui prodiguer des conseils, sans autre précision. «La réunion s'est déroulée dans une atmosphère de fraternité, le président Bouteflika et moi, sommes amis depuis la lutte armée, et nous avons abordé ensemble la réalité des relations entre les deux pays, et il nous a donné un certain nombre de conseils», a affirmé le fondateur de Nidaâ Tounes.
«Ingérence étrangère» ?
Aux yeux des analystes, Alger se soucie, en premier lieu, de l'impératif d'assurer la continuité de l'Etat en Tunisie. «Aujourd'hui, il y a urgence à régler la crise politique intérieure dont les répercussions sur la frontière avec l'Algérie mais aussi la Libye sont directes. L'Algérie est très attachée à voir un Etat en Tunisie, car c'est dans le vide, comme en Libye, que le terrorisme s'installe», estime l'historien spécialiste des questions militaires et stratégiques à l'Université de la Manouba, Fayçal Chérif.
Selon lui, l'Algérie serait aussi soucieuse de contrer une éventuelle implication de certains pays du Golfe dans la crise tunisienne. «L'Algérie, qui aurait proposé une aide financière conséquente à la Tunisie, a tout intérêt à soigner ses relations avec son voisin. Elle ne veut pas, par exemple, d'intervention des pays du Golfe», révèle M. Chérif.
Du côté de l'opposition tunisienne, certains partis ont brocardé une « ingérence étrangère» dans les affaires intérieures du pays. Ainsi, le leader du courant «Al-Mahabba», Hachemi El Hamdi, s'est emporté contre une « internationalisation» de la crise tunisienne. «L'Algérie est un pays voisin et frère, Bouteflika est un leader respectueux, mais transférer les différends de Ennahdha et Nidaâ Tounes en Algérie est une grosse erreur et pourrait même engendrer des préjudices immenses pour le pays», a-t-il estimé.
Même réaction chez le Parti des travailleurs Tunisiens, Hamma Hammami : «L'Algérie a joué un rôle qui est loin d'être une tentative de médiation. Selon des informations dont nous disposons, c'étaient les autorités algériennes qui avaient invité Ghannouchi et Caïd Essebsi. Alger aurait aussi exprimé ses préoccupations quant à la crise en Tunisie, dans une démarche de faciliter le dialogue entre les deux partis. Nous croyons que la Tunisie n'avait pas besoin de l'intervention d'aucun Etat, bien que l'Algérie soit un pays frère et ami. Il aurait fallu que le mouvement Ennahdha cherche des solutions à l'intérieur et non pas à l'extérieur du pays», a déclaré M. Hammami.
Selon certains analystes, ces critiques ciblant la tentative de médiation algérienne constituent plutôt une «réaction épidermique» de certains partis qui ont été écartés des pourparlers et qui n'ont pas encore digéré la rencontre tenue entre Caïd Essebsi et Ghannouchi à Paris.


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