Lotfi Ben Sassi, conseiller économique auprès du chef du gouvernement, a révélé récemment dans une interview accordée au journal La Presse, des points centraux dans la stratégie gouvernementale vis-à-vis le secteur bancaire. L'Etat a déjà investi 1300 millions de dinars dans le secteur des banques publiques, selon le conseiller économique, près de 50% de cette somme, soit 647 millions de dinars ont déjà été utilisés en contribuant à booster considérablement la Banque de l'Habitat (BH) et la Banque Nationale Agricole (BNA). Dans ce sens, Ben Sassi a qualifié les progrès effectués grâce à cet investissement de l'Etat de remarquables. Concernant la stratégie du gouvernement vis-à-vis le secteur financier et les banques publiques, Lotfi Ben Sassi a indiqué que la BNA restera une banque publique, qu'elle a réussi à devenir deuxième banque du pays grâce à une gestion bien orientée. A propos, il a affirmé : « nous comptons la garder pour financer notre économie, elle sera l'armée financière de l'Etat ». Par ailleurs, la BH sera totalement privatisée malgré les améliorations qu'elle a affichées. Aussi, la banque est déjà gérée sur le modèle des banques privées en représentant peu d'intérêt stratégique pour l'Etat. Pour Ben Sassi, privatiser la BH est un choix stratégique bien étudié. La STB quant à elle représente un cas à part particulièrement complexe. Le conseiller économique a avoué l'existence de points imprécis dans les comptes, notamment en relation avec la BFT (Banque Franco-tunisienne). Il est ainsi impossible à l'Etat de la proposer à la vente et la solution qu'il a trouvé pour l'instant est d'opter pour l'entrée d'un nouveau partenaire dans le capital de la Société Tunisienne de la Banque. Ben Sassi a finalement indiqué que la banque franco-tunisienne coûte des sommes faramineuses à la STB, l'équivalent de 60.000 dinars quotidiennement : « cela plombe les finances de la STB... la BFT fait l'objet d'un litige entre ses investisseurs historiques et l'Etat... le FMI a demandé à l'Etat tunisien de provisionner 400 millions de dinars pour couvrir une première tranche du risque ». Notons enfin que la Fédération générale des banques et établissement financiers qui relève de l'UGTT a déjà témoigné de son refus à toute initiative visant à privatiser des banques publiques en indiquant que le problème de la BH, de l'STB et de la BNA est d'ordre structurel et qu'il est possible de dépasser via une nouvelle approche de gestion et d'administration.