Bien avant l'arrestation récente du cinéaste Karim Belhadj et de son compagnon pour homosexualité, le débat sur le test anal en opposition avec la dignité du corps humain et la liberté personnelle fait rage. Dans ce contexte, le Conseil National de l'Ordre des Médecins a fait un pas timide, mais un pas quand même. Il rappelé dans un communiqué publié le 3 avril 2017 la position de l'ordre vis-à-vis le test en question en insistant sur la nécessité de ne pas instrumentaliser le médecin et en faire un outil entre les mains de la justice, en particulier quand les droits de l'homme sont atteints. Ils se basent sur l'article 74 du code de déontologie, ci-dessous: Voici l'intégralité du communiqué : Le consentement dans le cadre de l'expertise médicale Le Conseil National de l'Ordre des Médecins tient à rappeler que tout médecin requis pour examiner une personne dans le cadre d'une expertise et notamment si elle est privée de liberté, doit respecter sa dignité et ce conformément à l'article 23 de la constitution et aux articles 7 et 74 du code de déontologie médicale (CDM) L'Ordre des médecins, en tant que garant du respect de la déontologie médicale, condamne ainsi fermement tout examen médical non justifié et/ou touchant à la dignité et à l'intégrité physique ou mentale de la personne examinée. L'Ordre des médecins considère la pratique d'un examen génital ou anal pour vérifier ou confirmer la nature des pratiques sexuelles d'une personne sans son consentement libre et éclairé, comme une atteinte à sa dignité et appelle les médecins réquisitionnés à informer les personnes qu'ils ont à examiner, de leur droit de refuser un tel examen. Si, lors d'un examen sur réquisition, le médecin agit comme auxiliaire de la justice, il donne, en son âme et conscience, un avis technique consultatif pour éclairer la justice. Et sans être un agent exécutant du pouvoir public ou un substitut au juge, le médecin devra à tout instant garder à l'esprit le respect de la loi et de ses devoirs déontologiques.