FAO a récemment publié un rapport sur l'état de la nutrition dans le monde entre 2014 et 2016. Le nombre des souffrants de malnutrition avoisine les 795 millions de personnes. En contrepartie, le phénomène du gaspillage alimentaire a augmenté de manière inquiétante estimée à 30% du total de la nourriture destinée à la consommation humaine. Ces 30% équivaut à un milliard 300 millions de tonnes de nourriture gâchée chaque année. Ce gaspillage alimentaire coûte chaque année près de 680 milliards de dollars américains aux pays développés et 300 milliards aux pays en voie de développement. A titre d'exemple, 180 mille repas chaque trois mois finissent à la poubelle en Arabie Saoudite, et les responsables justifient ce gâchis par les coutumes et les habitudes de la population. Concernant la nature des produits alimentaires gâchés, on trouve 30% de céréales, 40 à 50% de fruits et de légumes et 35% de viande, de poisson, et de produits laitiers. Selon FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) dans les pays riches, environ 222 millions de tonnes de nourriture deviennent des déchets tandis que la production brute des aliments dans les pays d'Afrique Subsaharienne est de 230 millions de tonnes. En Amérique du nord et en Europe, le taux de gaspillage par personne se situe entre 95 et 115kg/an alors qu'il se situe entre 6 et 11kg/an seulement pour l'individu vivant en Afrique subsaharienne ou en Asie du sud-est. En Tunisie, 18% des dépenses alimentaires mensuelle vont à la poubelle. L'INC (Institut National de Consommation) l'estime à 64dt par mois. Plus de la moitié des tunisiens n'établissent pas de liste de leurs besoins avant d'aller aux grandes surfaces ou au marché, ce qui augmente la possibilité d'acheter de la nourriture au delà des besoins réels. Selon une étude effectuée en 2016, les déchets alimentaires des tunisiens sont composés essentiellement de pain (16%), de céréales (10%), de légumes 6,5%), de fruits (4%), de produits laitiers (2,3%) et de la viande (2%). Le directeur général de l'INC Tarek Ben Jazia a souligné que les mauvaises habitudes tunisiennes comme acheter de manière irrationnelle, préparer en très grande quantité (au cas où un invité surprise passe), et la mauvaise conservation des produits alimentaires accentuent ce phénomène. Pour ce qui est des raisons dans le monde, le site officiel du bureau régional de l'ONU en Europe de l'Ouest a indiqué que la principale raison du gaspillage dans les pays développés est due aux très hauts standards de qualité. Dans les pays pauvres, c'est plutôt le manque de techniques et de matériel de stockage et de conservation qui est la cause principale du gaspillage. Dans ce contexte FAO a proposé plusieurs mesures pour limiter ce phénomène, dont l'augmentation de campagnes de sensibilisation, une meilleure coordination et communication entre les différents pays du monde à propos de ce problème mondial, et enfin une amélioration des stratégies et politiques de lutte contre le gaspillage alimentaire, notamment à travers le financement de projets dans le domaine alimentaire.