Rendu public, il y a quelques jours, par le Forum Economique Mondial (WEF), sur le thème "Paver la voie à un avenir plus durable et inclusif", l'édition 2017 de l'indice mondial de la compétitivité dans le domaine tourisme et voyage, septième du rang, n'accorde pas un classement gratifiant pour notre pays et montre, qu'à l'échelle aussi bien mondiale qu'africaine, le secteur touristique tunisien et son niveau d'attractivité sont en régression. En effet, la Tunisie est classée au 9ème rang, sur le plan africain, occupant la 87ème position au niveau mondial sur les 136 pays ciblés par l'étude, derrière l'Afrique du Sud (53ème), l'Ile Maurice (55ème), le Maroc (65ème), l'Egypte (74ème), le Kenya (80ème), la Namibie (82ème), le Cap Vert (83ème) et le Botswana (85ème). En queue de peloton africain et mondial se trouvent la Mauritanie (132ème), la République Démocratique du Congo (133ème), le Burundi (134ème) et comme deuxième lanterne rouge le Tchad (135ème). Pour la Tunisie, le recul est bien tangible même si l'environnement touristique national reste parmi les dix premiers sur le plan africain quoi qu'encore coincé au ventre mou du classement mondial. Le classement établi par ladite édition 2017 se fonde sur quatre piliers d'évaluation autant génériques que cardinaux, articulés autour de 14 critères fondamentaux et 90 indicateurs individuels, d'ordre technique, infra-structurel, écologique, commercial, social et humain dont notamment le niveau de de sureté et de sécurité, la santé et l'hygiène, l'ouverture sur le monde, le climat d'affaires, la valorisation des ressources humaines et marché de l'emploi, l'environnement durable, les ressources culturelles, le marketing touristique, le degré de compétitivité des prix, les infrastructures aériennes, routières et portuaires, les services touristiques, les ressources naturelles, le développement des TIC, l'industrie du voyage, l'ouverture sur l'extérieur, la compétitivité des prix, les infrastructure de transport aérien, les infrastructure routière et portuaire, l'infrastructure des services touristiques et les ressources culturelles et les voyages d'affaires. Sur une échelle de 1 à 7, son indice global est de l'ordre de 3,5, ce qui est exactement la moyenne. A titre comparatif, le Maroc bénéficie de 3,8%. Si la Tunisie conserve le même score que dans l'édition 2015, son classement a chuté de 8 places, soit de 79ème sur 141 pays ciblés en 2015 à 87ème sur 136 en 2017. Par critère, la situation de l'environnement touristique tunisien se présente comme suit : Climat d'affaires : score 4,4 et rang mondial 66 Sureté et sécurité : score 4,7 et rang mondial 102 Santé et hygiène : score 5,2 et rang mondial 75 Ressources humaines et marché de l'emploi : score 4 et rang mondial 113 Développement des TIC : score 4,3 et rang mondial 73 Industrie tourisme et voyage : score 4,8 et rang mondial 48 Ouverture sur le monde : score 3 et rang mondial 76 Compétitivité des prix : score 5,9 et rang mondial 9 Environnement durable : score 3,9 et rang mondial 89 Infrastructure de transport aérien : score 2,3 et rang mondial 85 Infrastructure routière et portuaire : score 2,7 et rang mondial 95 Infrastructure des services touristiques : score 4,1 et rang mondial 69 Ressources naturelles : score 2,5 et rang mondial 94 Ressources culturelles et les voyages d'affaires : score 1,5 et rang mondial 83 De ces différents scores et rangs, il en ressort : * La Tunisie est en Top 10 (9ème) en termes de compétitivité des prix, c'est son meilleur rang sur l'ensemble de tous les critères. * La Tunisie est à la traine en matière de ressources humaines et marché de l'emploi (113ème), soit sa pire position sur l'ensemble de tous les critères. * La situation sur le plan Sureté et sécurité peine à décoller et reste un handicap plombant les ailes du tourisme tunisien. Le rapport place ce critère au premier des priorités. * L'infrastructure aérienne, routière et portuaire ainsi que les ressources naturelles, l'environnement durable, les ressources culturelles et les voyages d'affaires accusent un niveau sinon médiocre du moins insuffisant. Voilà donc nombre de chantiers sur lesquels il est urgent d'investir et de travailler, pour pouvoir améliorer l'offre, la compétitivité et aussi le classement à l'échelle tant mondiale qu'africaine. * Pour les autres indicateurs, la Tunisie se place dans une position médiane. Ce qui reste donc perfectible et nécessite une approche ciblée pour rectifier le tir et corriger les manquements. Il est à signaler que, dans l'édition 2017 de l'indice de compétitivité touristique, c'est l'Espagne qui est en haut du podium, devant la France, l'Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l'Australie, l'Italie, le Canada et la Suisse (Top 10 mondial). S'agissant des pays arabes, les Emirats Arabes Unis (29ème à l'échelle mondiale) est à la première loge, précédant le Qatar, le Bahreïn et l'Arabie saoudite, forts de la compétitivité de leurs prix et de leurs infrastructures, selon le rapport. Classement 2017 des 34 pays africains ciblés par l'étude : 1-Afrique du Sud (53ème à l'échelle mondiale) 2- Ile Maurice (55ème) 3-Maroc (65ème) 4-Egypte (74ème) 5-Kenya (80ème) 6-Namibie (82ème) 7-Cap Vert (83ème) 8-Botswana (85ème) 9-Tunisie (87ème) 10-Tanzanie (91ème) 11-Rwanda (97ème) 12-Ouganda (106ème) 13-Zambie (108ème) 14-Côte d'Ivoire (109ème) 15-Sénégal (111ème) 16-Gambie (112ème) 17-Zimbabwe (114ème) 18-Ethiopie (116ème) 19-Algérie (118ème) 20-Gabon (119ème) 21-Ghana (120ème) 22-Madagascar (121ème) 23-Mozambique (122ème) 24-Malawi (123ème) 25-Cameroun (126ème) 26-Bénin (127ème) 27-Lesotho (128è) 28-Nigeria (129è) 29-Mali (130è) 30-Sierra Leone (131è) 31-Mauritanie (132è) 32-RD Congo (133è) 33-Burundi (134è) 34-Tchad (135è) Enfin, serait-il opportun de préciser que le partenaire tunisien avec lequel le Forum Economique Mondial a coordonné pour établir l'état de la compétitivité touristique tunisienne dans l'Edition 2017 est l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises, sous la conduite de messieurs Ahmed Bouzguenda et Majdi Hassen, respectivement, Président et Conseiller Exécutif.