Dans la prison de Mitiga à Tripoli, Tamim J, un enfant de trois ans séjourne en tant que fils d'un émir de Daech en Libye. Cependant, il ne s'agit que d'un petit garçon dont les parents tunisiens sont partis pour rejoindre l'EI en Libye, où ils sont décédés durant une attaque aérienne américaine survenue il y a un an. Selon Associated Press, le grand-père du petit Faouzi T, a réussi à visiter le petit deux fois dans sa prison où il vit avec plus d'une vingtaine de femmes et leurs enfants et une en particulier, partisante de Daech, s'occupe de son éducation. Selon lui, ce dernier n'a aucun souvenir de ses véritables parents, morts alors qu'il n'avait que deux ans. Faouzi se demande quel pêché a commis le petit et dans quel environnement grandira-t-il s'il reste à Mitiga. Par ailleurs, lui et des défenseurs des droits de l'homme tentent tout pour le libérer. Mercredi, une délégation tunisienne spéciale composée entre autre de députés tunisiens était à Tripoli pour négocier le sort de 44 enfants tunisiens et était censée visiter la prison, cependant, celle-ci a été annulée à la dernière minute, et la délégation est rentrée chez elle. La situation est particulièrement compliquée, avec la milice qui gère la prison, les fonctionnaires tunisiens qui doivent traiter avec une partie non gouvernementale, et l'absence de loi claire en plus du besoin d'une autorisation spéciale du bureau du procureur supérieur de Tripoli. La Libye divisée entre gouvernements concurrents, milices, tribus et factions politiques sombrent pratiquement dans le chaos. Chafik Hajji, diplomate tunisien qui s'occupe des cas de tunisiens qui ont rejoint les extrémistes a déclaré : "Il n'y a pas de mal à naître dans une zone de conflit...une fois que leur citoyenneté tunisienne sera confirmée, ils auront un traitement individuel". De son côté, le grand-père a indiqué que sa fille est partie avec son mari en Turquie puis en Libye (après un court passage en Tunisie), le petit Tamim est né en avril 2014. Selon lui, l'EI accordait une importance particulière au recrutement des jeunes couples. Il explique qu'une fois mis au monde, les services de renseignements tunisiens l'ont contacté ce qu'a pu l'effrayer. Depuis, elle n'a plus donné aucune indication : "Quand elle m'a appelé, elle ne m'a donné aucune information, ni où elle vivait ni ce qu'elle faisait elle et son mari", a déclaré Trabelsi. "Son mari lui a dit de rester silencieuse et de ne rien nous dire". Le couple est mort parmi une quarantaine de personnes durant les attaques aériennes sur le camp d'entrainement de Daech à Sabratha en février 2016. A l'époque, le Pentagone a affirmé que Noureddine Chouchane, un tunisien soupçonnait d'être impliqué dans l'attaque de 2015 sur le musée du Bardo de Tunis, était mort. Tamim a survécu et a été emmené avec le groupe de femmes et d'enfants tunisiens, y compris la femme de Chouchane, dans la prison. Le garçon n'est toujours pas autorisé à quitter le territoire libyen. "Il est propre, il est en bonne forme. Ils m'ont dit qu'ils l'ont amené pour jouer et voir d'autres enfants ", a indiqué le grand-père, "Mais il devrait être autorisé à revenir. Il est en prison ".