L'expert financier Moez Joudi a confié à TunisieNumerique ses appréhensions par rapport à la situation contre nature générée par le dernier remaniement ministériel, notamment, en ce qui concerne le remplacement de la ministre des finances par celui du développement et de l'investissement, qui cumule les deux fonctions : Moez Joudi a déclaré : « L'instabilité politique et sociale dans le pays maintient l'économie dans un état de précarité. Les gouvernements qui se sont succédé n'ont eu aucun programme d'action au long, ni même au moyen terme, ni aucune évaluation sérieuse de la situation. Ce qui a contribué à la fébrilité de l'économie nationale, et à la réticence des investisseurs ». Il a ajouté que « Le dernier mini-remaniement a contribué à la déstabilisation du secteur de l'économie, dans la mesure où, depuis 2011, aucun ministre des finances n'a pu terminer une année à la tête du département, qui est technique et vital. C'est là où se gèrent les deniers de l'Etat, le budget, les impôts, de même que la loi des finances, et les crédits de l'Etat. De ce fait, ce ministère requière d'énormes réformes notamment en matière de fiscalité, et du secteur bancaire... Or la ministre sortante n'a pas achevé l'année, et l'actuel y est par intérim, et on s'attend à un autre ministre d'ici peu. Ce qui rend impossible tout travail de réforme, et contribue à la frilosité du secteur ». Avant de conclure que : « la situation actuelle, avec un même ministre à la tête du ministère de l'investissement et du développement, et à celle des finances constitue une aberration du fait de la présence de conflit d'intérêts entre les deux départements, et du fait du volume de travail impossible à gérer par un seul responsable. C'est, donc, une situation provisoire, du fait de l'appréhension du chef du gouvernement d'affronter l'aval de l'ARP, pour nommer d'autres ministres. Mais cette situation contre nature ne devra pas durer ». Déclaration de l'expert en économie Moez Joudi Votre navigateur ne prend pas en charge l'élément audio.