C'est indéniable, le chef du gouvernement d'union nationale, Youssef Chahed, a marqué des points depuis le lancement de la compagne anti-corruption qui a fait tombé des symboles coriaces réputés pour leur affaires louches. L'enthousiasme suscité par ces arrestations et le degré d'adhésion populaire, dénote de l'ampleur de ce phénomène de corruption qui gangrène l'Etat tunisien . Du simple citoyen en passant par les partis politiques , les organisations de la société civiles et les institutions étatiques, tous ont lâché un ouf de soulagement à l'égard de cette série d'arrestations de personnalités qui se croyaient tout permis et qui se jouaient des lois et de l'intérêt général pour servir leurs propres business. Les irréductibles dubitatifs A part quelques sons de cloche dissonant venant de partis connus pour leur opposition radicale à tout ce qui s'entreprend dans le pays, le lancement de cette campagne de lutte contre la corruption a fait revivre l'espoir d'une renaissance et a donné un élan à l'action du gouvernement . Le Front populaire regroupant des partis nationalistes et d'extrêmes gauche ont mis en doute l'efficacité de cette campagne et la capacité du gouvernement à réussir à éradiquer ce phénomène. Ainsi, Hama Hammami porte-parole du Front populaire, s'est interrogé sur les arrestations opérées et les accusations portées contre ceux qui ont été arrêtés, mettant en doute la capacité du gouvernement à lutter contre la corruption. Il a mis l'accent sur l'absence d'une volonté politique et des moyens pour démanteler ce système. Fidèle sa réputation, Adnene Mansar, secrétaire général du parti de Moncef Marzouki, Tounes Al Irada, a été le premier à réagir à cette campagne et à l'attaquer Dans un post sur sa page facebook, Mansar a qualifié cette campagne d'arrestation de contraire à la constitution, allant jusqu'à demander des comptes au gouvernement, par rapport à cette action, qu'il assimile à une séquestration illégale de personnes. Nouveau souffle pour le gouvernement Donné pour partant et décrié partout, le gouvernement qui a été fortement ébranlé par les événements de Tataouine, a repris initiative politique et engrangé incontestablement des points. Excédés par l'ampleur du phénomène de la corruption qui s'est accentuée après la révolution à la faveur de l'affaiblissement des institutions de l'Etat, les Tunisiens ne veulent plus que les passe-droits, la contrebande et les détournements de fonds publics se poursuivent. Le pays passe par une conjoncture économique difficile qui influe sur le citoyen , son pouvoir d'achat et même son salaire. On sait que l'Etat a recourt constamment à endettement pour faire face à ses obligations alors que les institutions comme le Fonds monétaire international (FMI) posent leurs conditions pour accorder des prêts. La production a baissé considérablement et les ressources de l'Etat s'amenuisent d'ou la nécessité d'opérer de grandes reformes pour relancer l'économie. Mais devant la multiplication des mouvements sociaux et des protestations en vue des emplois, l'Etat se trouve pris au piège et empêché de mener sereinement toute politique de relance de l'économie. Des partis politiques de l'opposition et même soutenant la majorité présidentielle, mettent les bâtons dans les roues du gouvernement et attisent les tensions sur les plateaux de télévision en criquant pour critiquer afin de mettre le gouvernement en difficulté. Soutien indéfectible à la campagne anti-corruption Toutefois, l'enthousiasme des citoyens à poussé ces partis à adhérer à cette campagne et à la soutenir. Ainsi, le Mouvement Ennahdha a réitéré, dans un communiqué publié, mercredi 24 mai 2017, son soutien total au gouvernement dans sa lutte contre a corruption dans le sillage des arrestations des hommes d'affaires opérées depuis mardi. IL a rappelé que la lutte contre la corruption est l'une des priorités du gouvernement de l'union nationale et du document de Carthage, appelant les acteurs politiques et sociaux et les journalistes à coopérer avec le gouvernement pour mener la guerre contre la corruption. "Al Massar" (Voix démocratique et sociale) a affirmé, dans un communiqué publié, mercredi 24 mai 2017, son soutien absolu à la décision administrative de placer des personnes impliquées dans des affaires de corruption financière et économique en résidence surveillée, conformément aux articles 50 et 51 de la loi relative à l'Etat d'urgence. Pour sa part "Al Massar" a estimé que cette décision de lancer une campagne anti-corruption, est un pas positif vers la concrétisation de la lutte contre la corruption, soulignant la nécessité de mettre en place une stratégie efficace pour le démantèlement du système de corruption, de contrebande et des pots-de-vin de manière à nuire à l'économie du pays et à renforcer les réseaux de contrebande, lit-on dans le communiqué. De son côté, Nidaa Tounes a affirmé, son soutien aux efforts gouvernementaux dans la lutte contre la corruption, considérant que la lutte contre la corruption est un élément essentiel du document de Carthage et du programme du gouvernement d'union nationale. Il a réaffirmé son engagement dans les principales réformes nationales basées sur la lutte contre la corruption. A son tour le parti Afek Tounes s'est joint à cette symphonie, exprimant sa satisfaction quant aux prémices d'une "guerre" contre la corruption et contre les corrompus, suite à l'arrestation de plusieurs personnes, "symboles de corruption". Afek Tounes a exhorté le gouvernement à multiplier son énergie et ses moyens pour avancer dans cette guerre difficile, afin de protéger le pays ce fléau qui a commencé à menacer l'Etat et son existence. Réagissant à cette campagne, le parti Al-Jomhouri a affirmé son soutien au chef du gouvernement, Youssef Chahed, dans la guerre contre la corruption, saluant la décision "courageuse" qu'a prise le gouvernement de l'union nationale, concernant le dossier de la corruption. Il l'a exhorté à continuer à appliquer les priorités du pacte de Carthage, invitant tous les partis et les organisations de la société civile à soutenir le gouvernement de l'union nationale dans la guerre contre la corruption. Après avoir dénoncé le coalition du gouvernement d'union qu'il a soutenu sans en faire parti, la parti "Machrou Tounes" (Projet de la Tunisie) a annoncé son soutien absolu à la décision administrative de placer des personnes impliquées dans des affaires de corruption financière et économique en résidence surveillée, conformément aux articles 50 et 51 de la loi relative à l'Etat d'urgence. Cette décision vise à imposer l'autorité de l'Etat, de la loi et à lutter contre la corruption et le terrorisme, de manière à satisfaire les revendications récurrentes du mouvement dans ce sens. Le parti a exhorté toutes les forces nationales à parvenir à une "trêve politique" afin de donner l'occasion au gouvernement, aux forces sécuritaires et à l'appareil judiciaire de faire leur travail dans les meilleures conditions. La déclaration mercredi soir du chef du gouvernement Youssef Chahed à la presse traduit toute la volonté et la porté de cette campagne en affirmant: "c'est soit la corruption soit l'Etat. Nous n'avons d'autres choix que de combattre la corruption. Comme tous les Tunisiens, j'ai choisi la Tunisie. Le gouvernement est entrain d'assumer ses responsabilités. Nous mènerons la guerre contre la corruption jusqu'au bout".