L'expert en finance Moez Joudi a demandé à ce que les responsables qui n'ont pas su préserver les intérêts de la Tunisie dans l'affaire de la Banque franco-tunisienne, BFT, rendent compte devant la justice, en allusion au gouvernement de la Troïka. Selon lui, l'Etat tunisien a toujours refusé de reconnaître toute responsabilité dans cette affaire qui remonte depuis le régime du défunt président Habib Bourguiba et s'est poursuivi jusqu'à Ben Ali. C'est après la révolution du 14 janvier sous le règne de la Troïka que le ministre des Domaines de l'Etat de l'époque Slim Ben Hmidane a signé un document reconnaissant que l'investisseur privé qui a porté plainte contre l'Etat tunisien a été lésé. Sur la base de ce document officiel, le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) a décidé dans son arbitrage, du lundi 18 juillet 2017, de faire porter à l'Etat tunisien la responsabilité de violation du droit de propriété d'ABCI sur la Banque Franco-Tunisienne, le condamnant à payer des dommages et intérêts au groupe bancaire londonien ABCI estimés à 480 millions de dollars soit plus de 1 milliard de dinars. Joudi a précisé dans un entretien avec Tunisienumérique que le chiffre exacte des dédommagements à payer par la Tunisie devrait être publié ce mercredi 19 juillet par la Banque centrale de Tunisie. Il a rappelé que le montant au départ était de 2,5 millions de dollars mais que les intérêts majorés aux frais des avocats et autres ont fait augmenter le montant. Selon lui , il est nécessaire que l'Etat tunisien traîne les responsables du gouvernement de la Troïka notamment Slim Ben Hmidane devant la justice pour avoir causé une porte énorme à la collectivité nationale. Selon lui, l'Etat tunisien est obligé de payer ce dédommagement car le Centre de règlement des différents est sous tutelle de la Banque Mondiale et a l'autorité d'un Tribunal et donc il est compétent dans cette affaire. Moez Joudi a affirmé qu'il en va de la crédibilité de l'Etat s'il tente de se dérober des obligations inhérentes à cet arbitrage. Rappelant les péripéties de cette affaire Moez Joudi a affirmé qu'il s'agissait d'un partenariat dans la Banque Franco-Tunisienne regroupant des investisseurs privés et l'Etat tunisien. Après l'éclatement d'un conflit dans les année 80, l'investisseur privé n'a pas été satisfait et a porté plainte contre l'investisseur public représenté par l'Etat tunisien. Il a, à cet égard, rappelé que tous les régimes successifs en Tunisie de Bourguiba à Zine El Abidine Ben Ali , ont refusé de reconnaître la moindre responsabilité, affirmant que le changement est intervenu après le 14 janvier et plus exactement sous le pouvoir de la Troïka. Le ministre des Domaines de l'Etat, Slim Ben Hmidane a signé un document dans lequel il reconnait que l'Etat a lésé investisseur privé. Fort de ce document, l'investisseur l'a présenté au Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), opérant ainsi un changement majeur en défaveur de l'Etat tunisien. Déclaration de Moez Joudi, Expert en finance Votre navigateur ne prend pas en charge l'élément audio.