Le projet de la réforme des caisses sociales, et plus précisément, celui de la retraite dans la fonction publique, vient d'être révélé. Il comprend des mesures qui font dresser les cheveux sur la tête. En effet, en faisant la revue des mesures préconisées « à l'encontre » des fonctionnaires, on se rend, vite, compte, que l'Etat semble, bel et bien, décidé à opérer des tailles conséquentes dans les rentes des futurs retraités, et de les laisser sur la paille. Car, parmi les mesures qui feront le plus mal, on note : * L'instauration d'une taxe supplémentaire de 1% du revenu annuel des tous les salariés, au titre de retenue pour renflouer les caisses. * La majoration des retenues au profit de la CNRPS de 3%, dont 1% sur le compte du fonctionnaire, pour améliorer les rentrées des caisses. * Augmentation de l'âge de la retraite à 62 ans, à partir de 2018, pour tous les salariés, en prévision d'atteindre l'âge de 65 ans, à l'horizon 2020. * Modification du décompte du taux de la rente par rapport au salaire, pour qu'elle plafonne, quel que soit le nombre d'années de service, à 80% du salaire, au lieu des 90% actuels. * Modification du décompte du salaire qui sert de base pour compter la rente, et qui est le salaire des deux dernières années de la fonction, actuellement, en comptant 5% de taux d'inflation. Ce qui équivaut à calculer le pourcentage de la rente sur la base du salaire de la dernière année de service. Ce décompte se fera, désormais sur la base des cinq dernières années de service, sans prendre en considération l'inflation, ce qui va faire baisser considérablement le salaire à la base duquel se comptera la rente. Car les dernières augmentations et promotions des salariés lors des deux dernières années, sont celles qui renforcent la rente de retraite, généralement. Avec ce nouveau système, les experts estiment que la rente des futurs retraités sera taillée d'à peu près 20%, pour une durée de travail majorée de cinq ans. L'Etat a préconisé toutes ces mesures « assassines » pour renflouer les caisses sociales qui se trouvent à sec, depuis l'avènement de la « révolution » bénie de 2011. Or, l'Etat n'a, apparemment, pas cherché à savoir pourquoi les caisses sont devenues dans un tel état, et pas la faute de qui... Heureusement qu'il reste, encore, quelque (rares) honnêtes gens dans ce pays, qui sont prêts à prendre des risques pour défendre les droits des pauvres tunisiens. Et parmi eux, l'honorable députée Laïla Chettaoui, qui a mis le doigt sur l'origine du mal, en adressant, il y a plus de deux mois, en sa qualité de représentant du peuple, un courrier au ministre des finances lui demandant de répondre à une question écrite des plus pertinentes, à savoir : lui fournir, et fournir à l'opinion publique, le total des sommes versées au titre de dédommagement des bénéficiaires de l'amnistie générale de 2011. Cette question marquera un début de piste, pour comprendre les causes de l'endettement et de la faillite des caisses sociales, quand l'honorable députée posera une question pareille au ministre des affaires sociales, lui demandant de préciser au peuple les répercussions sur l'état des caisses, du dédommagement de ces mêmes individus dans le cadre de ce qu'ils ont appelé « réparation du plan de carrière » qui a permis à des milliers d'individus n'ayant jamais travaillé ni cotisé aux caisses sociales, d'encaisser des retraites complètes en comptant que ces individus avaient accompli un parcours professionnel parfait et obtenu toutes les majorations et toutes les promotions possibles, dans leur secteur. Avec au final, des milliers de personnes percevant des rentes de retraites de directeurs généraux et de professeurs universitaires plafonnant dans les grades, sans avoir versé un millime dans la caisse de retraite. Peut-être qu'avec ce petit effort de transparence, le citoyen comprenant mieux l'origine de son mal, et identifiant le responsable de sa misère, ferait un effort de son côté, pour mieux accepter sont sort !