L'expert en économie Moez Joudi a affirmé dans une déclaration mardi à Tunisienumérique que la classification de la Tunisie comme paradis fiscal au même titre que 16 autres pays par l'Union européenne aura des répercussions sur les investissements et l'économie dans le pays d'une manière générale. Il a affirmé qu'il existe un ensemble de contrôles menés par un groupe de pays appelé Groupe d'Action Financière (GAFI) qui surveille les transactions financières et les opérations de blanchement d'argent, précisant que c'est sur la base de ces contrôles que la Tunisie a été classée dans cette liste. Selon lui cette organisation a signalé qu'il existe des problèmes de ce genre en Tunisie. Joudi a signalé des lacunes dans le contrôle des transactions financières en Tunisie, tout comme l'existence d'opérations financières suspectes qui ont été contenues dans un rapport du Comité d'analyse financière de la Banque centrale qui signale l'existence de violations du contrôle dans les dispositions du niveau de risque, ce qui a fait que notre pays a été classé dans la liste des pays qui comportent des hauts risques de blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. L'expert en économie a déclaré, à ce propos, que l'Union européenne travaille actuellement sur la liste de ces pays en ce qui concerne leurs doutes sur l'intégrité et la crédibilité des procédures fiscales et sur le système relatif au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme y compris la Tunisie, et prendra des décisions à ce sujet . Joudi a souligné que tout cela allait toucher le climat des affaires et l'investissement ce qui fera que la Tunisie n'obtiendra plus que des financements suspects. Il a également fait part des impacts négatifs significatifs de cette classification sur l'économie nationale surtout au moment où la Tunisie compte sur les investissements et le financement extérieur pour financer le budget et redynamiser l'économie. Il a souligné que le pays perdra ses investissements forts et l'impact se répercutera directement sur l'image du pays et le climat des affaires en général transformant la Tunisie en un refuge pour les fonds suspects si elle sera maintenue en permanence dans cette liste. La Tunisie a figuré sur une liste noire de 17 pays considérés par les 28 ministres des Finances de l'UE, réunis mardi à Bruxelles, comme des paradis fiscaux opérant hors de leurs frontières. Les 17 pays qui figurent sur la liste noire sont les suivants: Bahreïn, Barbade, Corée du Sud, Emirats Arabes Unis, Grenade, Guam, Îles Marshall, Macao, Mongolie, Namibie, Palao, Panama, Samoa, les Samoa américaines, Sainte Lucie, Trinidad et Tobago et Tunisie. On rappelle que la Tunisie est confrontée à une grande crise économique et qu'elle a procédé à des emprunts de divers organisations et pays étrangers. Le FMI l'un des principaux créanciers de la Tunisie rechigne à verser des parts d'un crédit en raison de l'incapacité du gouvernement à mener certaines grandes réformes aux niveaux de la fiscalité, des établissements publics et des caisses sociales. Ce nouveau classement risque également de compromettre les versements des différentes tranches qu'attend la Tunisie du FMI. Déclaration de Moez Joudi expert en finances Votre navigateur ne prend pas en charge l'élément audio.