SUR LE PLAN POLITIQUE ET GEOSTRATEGIQUE : Première conséquence : le nouveau rang d'"El Qods", devenue, d'un claquement de doigts, la capitale de l'entité sioniste, n'est plus négociable. La ville, dont le statut légal et historique est violé, n'est plus ainsi un objet de négociation dans le processus de paix, si processus et paix il y a, ce dont le moindre objectif observateur doute. L'annonce de Donald Trump a sorti la problématique affaire d'"El Qods" du traditionnel et non moins internationalement reconnu package. Dans l'esprit noir de ce dernier, ce n'est plus un point de controverse. De son avis, il a réglé définitivement la question en attendant de déplacer son ambassade à la ville sainte, la ville martyre quand l'opportunité se présente ou quand son humeur du moment en décidera. Le bon vieux processus de paix dont la dynamique et le rythme sont moribonds, au pas mort, rendant presque son dernier souffle, suite au diktat sioniste, à la complicité américaine, à la complaisance européenne et à la démission arabe, n'est plus désormais qu'un vœu pieu sinon une vue de l'esprit. Par sa décision, le yankee noir, d'une part, a brandi son fusil, dégainé et plombé sinon coupé les ailes de toute perspective de paix. Et d'autre part, il n'a fait que disqualifier les Etats Unis de tout rôle de médiation dans le processus. Tout compte fait, Washington ne peut plus agir en juge et partie dans le conflit arabo-sioniste. La cause palestinienne ne peut plus être suspendue ou plutôt pendue à la corde de mauvaise foi et de parti-pris reliant Tel-Aviv à Washington ! Pour des raisons géostratégique et de sécurité nationale ainsi que sous la pression de ses alliés, arabes, occidentaux, musulmans et chrétiens, dans le souci de ne pas corrompre le processus de paix, aucun locataire de la "Maison Blanche" n'a franchi la ligne rouge et appliqué la loi intitulée "Jerusalem Embassy Act" (voir ci-dessous), se prévalant de la période de six mois de dérogation et de report que lui accorde la loi pour maintenir le statu quo et éviter de sauter le pas. Par conséquent, l'actuel chat noir de la Maison Blanche a rompu nettement avec la tradition diplomatique et politique de ses prédécesseurs, au nom d'une promesse, chargée beaucoup plus de quête de butin que de sociologie politique internationale, qu'il a bombardée lors de sa campagne électorale. Ainsi, Donald Trump a cassé le consensus établi, depuis plus de 22 ans, entre républicains et démocrates à ce sujet. Une brusque, voire choquante remise en cause de toutes les constantes de la diplomatie américaine à ce sujet. Il n'est pas exclu que le paysage politique américain en soit ébranlé. Pire que la loi "Jerusalem Embassy Act", dont le texte contrevient lui-même à l'arsenal juridique onusien et prend à contre-pied l'unanimité internationale à ce sujet, mais qui est restée suspendue, 22ans durant, telle un couperet, sans jamais s'abattre sur le cou arabo-musulman, la dernière décision sortie de la cervelle martiale et non moins irresponsable de Donald Trump, ne manquera pas, nul doute, d'ouvrir les portes de l'enfer sur les relations internationales et de souffler grandement sur le feu dans une région déjà bien enflammée. Tout compte fait, crétin comme il est, incapable de discernement, il s'en fiche royalement. Donald Trump a mis à nu le hideux visage foncièrement sioniste des Etats Unis. Washington, qui s'est toujours démené pour se montrer en posture crédible, à égale distance avec les parties au conflit, n'est plus de facto le parrain du processus de paix mais un partenaire partial et partisan, complice de l'entité sioniste dans les négociations. Par rapport à la cause palestinienne, l'obscur gourou de la "Maison Blanche" a démontré par les faits, preuve à l'appui, ce que tout le monde soupçonne sinon affirme, à savoir, l'Administration américaine a toujours été le cheval de bataille et le fer de lance des intérêts sionistes dans la région, elle n'est plus que la voix de son maitre. Bien sûr, ça coule de source, sans surprise, que le tristement célèbre Benjamin Netanyahu, premier ministre sioniste ait salué comme un "jour historique" la décision de Donald Trump et que ce dernier soit "entré à jamais dans l'histoire de Jérusalem". Pour rassurer ceux qui voudraient bien prêter une oreille attentive à ses propos, le Premier "sinistre" sioniste a bien voulu pérorer, d'une voix faussement convaincue, que la décision du président américain "ne changerait rien en ce qui concerne les lieux saints des trois grandes religions monothéistes à Jérusalem,....... affirmant l'engagement israélien à maintenir le statu quo". Balivernes !! Pour les ténors de la Maison Blanche, théoriciens de la suprématie américaine et porteurs d'eau aux moulins des prédateurs sionistes, le problème ne se pose car les accusations de partialité sont tout autant fausses qu'injustes : "Trump a obéi à la volonté du peuple américain" ou encore, sur la même fruste lancée : " le président n'a rien fait d'autre que de mettre en œuvre la loi Jérusalem Embassy Act de 1995". Ah bon, et pourquoi l'orange mécanique (en rapport avec la couleur de chevelure de Donald Trump) a œuvré à détricoter et supprimer les principales lois de Barack Obama, pourtant expressions de la volonté du peuple américains et de ses instances législatives ?! Si Donald Trump avait maintenu le statu quo, sur la question d'"El Qods", personne ne lui en aurait tenu rigueur, dans ce sens qu'il aurait reproduit ce qui existait et marché sur la voie de ses prédécesseurs. Mais lui, dont l'ego est surdimensionné, la personnalité autant théâtralement hollywoodienne et dont le background politique est aussi indigeste qu'est modique sa vision stratégique, il voit les choses derrière un tout autre prisme, autant opaque que déformant. Pourtant, mis en garde contre une telle décision par des pays alliés, arabes ou autres, Donald Trump n'a pas résisté au malin et malsain plaisir de continuer de jouer sa partition de provocation et sa gamme au vitriol. Acteur né, il adore être sous les projecteurs, aime distiller l'épouvante partout et bomber le torse sous son uniforme de gendarme du monde. En faisant, d'un battement de cils, d'"El Qods" la capitale de l'entité sioniste, le cow-boy de la Maison Blanche, droit dans ses bottes, le lasso à une main, le revolver à l'autre, reste sur sa lancée, dans la foulée de son insondable image, coincé dans son approche unilatéraliste et extraterritoriale des questions et des enjeux traversant la communauté internationale et l'agenda mondial. Sa funeste décision sur "El Qods" est taillé dans la même veine que ses précédentes fracassantes et non moins périlleuses interventions, à savoir outrancière, incohérentes et égocentriques. Son populisme à deux sous, qui a certes été une lame de fond électorale, ne peut constituer un bon levier pour gouverner et pour s'adresser au monde. Sa politique extérieure est à son image, lunatique, impulsive, versatile, imprévisible et compulsive. Déjà que le monde est confronté et ensanglanté par le terrorisme djihadiste, l'agité du bureau ovale, figé dans son ignorance et sa courte vue, n'a jamais tenu en ligne de compte que la judaïsation d'"El Qods", troisième ville sacrée et deuxième Kibla (orientation pour la prière) pour les musulmans, est de nature à embraser la région et à donner un supplément de motifs pour attaquer les intérêts américains partout dans le monde. Dans ce contexte toxique, il n'est pas insensé de redouter que le terrorisme djihadiste retrouve des couleurs (sombres évidemment) et des motifs de mobilisation, dans une logique de revanche, et déverse sa haine sur les Etats Unis et ses alliés. Hypothèse, aussi sinistre que plausible, que l'Administration américaine, adossée à sa force de frappe militaire et à sa sous-culture d'invincibilité, a certainement occultée ou éludée. Mais avec "l'avocat du diable", dans le silence de son bureau ovale, n'importe quelle insanité politique reste ouverte, même la plus pire (pléonasme sciemment utilisé pour donner plus de gravité à l'effroyable). Dans cette acception, Donald Trump est le premier ennemi de la sécurité américaine dont il a fait son violon d'Ingres. Son slogan de campagne "l'Amérique d'abord" n'est plus qu'une fuite en avant. A moins que, par sa décision, il a cherché à redonner souffle à DAECH (hypothèse objective en tout cas), nébuleuse terroriste laminée partout dans la région, pour pouvoir continuer de jouer son rôle de "le flic mondial autoproclamé", de dissimuler ses projets ténébreux derrière l'épouvantail du terrorisme international et de faire diversion sur la procédure de déposition dont il risque de faire l'objet. La menace d'impeachment est de plus en plus bruyante partout dans les villes américaines. En effet, Aux Etats-Unis, la santé mentale, l'indigence intellectuelle et l'incapacité politique de Donald Trump, personnage lugubre, fantasque, dangereux, violent, et narcissique, est en ligne de mire par ses détracteurs, même au sein des républicains, dans la perspective de lancer une procédure de destitution, "impeachment" dans le jargon politique américain.