Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a appelé mercredi à observer une journée de colère des journalistes pour protester contre les atteintes à la liberté de la presse et aux professionnels des médias, illustrant l'escalade entre les journalistes et les sécuritaires. Dans un communiqué, le SNJT a fixé la journée de colère pour vendredi 2 février, invitant les journalistes à porter un brassard rouge et à réserver des espaces dans leurs différents médias pour dénoncer les violations de la liberté d'expression et les atteintes contre les journalistes. Depuis la révélation du ministre de l'Intérieur Lotfi Brahem, lors d'une audition devant les députés de l'ARP, affirmant que des journalistes sont sur écoutes et que des communications ont été interceptées entre certains d'entre eux et des manifestants, le ton est monté d'un cran entre les deux camps. Un syndicaliste sécuritaire a appelé dans un post sur sa page facebook "à torturer les journalistes et à violer les journalistes femmes", suscitant l'indignation des professionnels des médias qui ont vivement critiqué ce qui s'apparente à des injures et à de l'irrespect à l'égard des hommes et des femmes de la profession. Neji Bghouri, président du SNJT a traité certains syndicats sécuritaires de "milices", leur rappelant qu'ils sont payés grâce aux contribuables avant de conclure qu'ils sont tous sous la tutelle du ministre de l'Intérieur, Lotfi Brahem.