Le mouvement Ennahdha a qualifié de "suspects" les appels au boycott du Hajj 2018 ou son annulation par une fatwa, comme l'ont réclamé les imams en Tunisie. Dans un communiqué publié durant le week-end, le parti islamiste a dénoncé ce qu'il a considéré comme un comportement isolé de certains, servant des intérêts particuliers et œuvrant à porter atteinte aux relations entre la Tunisie et l'Arabie saoudite. Aude-là de cette prise de position contre le boycott lancé par des imams pour dénoncer une taxe supplémentaires de 768 dinars, environ 200 euros, imposée par les autorités saoudiennes, l'intérêt du parti Ennahdha pour les bonnes relations avec l'Arabie saoudite est ambigu. En effet, Ennahdha est traditionnellement allié avec le Qatar qui est l'ennemi juré de l'Arabie saoudite. On rappelle que le coût du Hajj pour un pèlerin tunisien s'élève à 11.170 dinars, soit 2.200 dinars de plus que l'année dernière, avec en prime une nouvelle taxe des autorités saoudiennes de 768 dinars, sans compter la chute du taux de change du dinar. Une situation qui a poussé le syndicat des imams en Tunisie à appeler au Boycott du Hajj en 2018 eu égard aux difficultés économiques que rencontre le pays, invitant le Mufti de la République à déclarer une fatwa annulant l'obligation du Hajj pour cette année. En outre, les imams ont justifié leur appel au boycott du Hajj en raison de l'usage que fait l'Arabie saoudite de l'argent perçu qui serait consacré à attaquer des pays musulmans comme la Syrie et le Yémen.